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Critique de iris29


Mia est loin d'être un ange. Et parce qu'un jour, elle a dépassé les bornes, son père et sa belle-mère l'envoient dans une institution, une espèce de camp dans le Minnesota, dont elle ne pourra sortir qu'une fois guérie de l'alcool,des drogues, d'un comportement à risques .
Là, elle rencontrera d'autres adolescentes à problèmes qui vont des tentatives de suicide, à la pyromanie, en passant par le fait de s' arracher les cils, de se grignoter la peau...( On est dans le dur) .
De là naîtra de belles amitiés, ou pas...
Mais ce qui est sûr, c'est que Mia va devoir, dans un premier temps, se désintoxiquer, puis analyser et remonter à l'origine du problème avec l'aide des thérapeutes du centre. Ce n'est pas un camp militaire, mais ça y ressemble. Elles n'ont pas le droit d'en sortir, se sont vues confisquer leurs portables, n'ont pas d'accès à internet, pas d'objets pouvant créer des problèmes. C'est évidement pour leur bien, mais la privation est mal vécue, forcément...
Il y a beaucoup de choses dans ce roman, un peu trop peut-être, pour qu'on rentre vraiment dans l'histoire de façon non superficielle.
Tant que l'auteure parle de pathologies, je suivais , j'étais dedans. Puis, le roman prend une tournure "roman d'aventures", et là , on part dans autre chose, on s'égare un peu. C'est cohérent avec le reste de l'histoire, mais on n'est plus ( j'essaie désespérément de ne pas spoiler...) , au coeur du problème. Et donc, on s'éloigne un peu de toutes ces jeunes filles, qu'on aurait aimer connaître un peu plus.
Mais il y a aussi de très belles choses dans ce roman, la narration tout d'abord , avec les annotations en bas des pages, qui sont les réflexions de Mia et qui , un peu décalées, redonne de la légéreté et un peu d'humour face à la lourdeur de certains problèmes.
Il y a aussi la présence de la musique, avec le titre tout d'abord , emprunté à Amy Winehouse... pourquoi cette référence, c'est tout d'abord pour la réhab'. No, no, no ... Mais aussi parce que la mère de Mia est décédée dans d'atroces conditions à vingt-sept ans, comme Amy Winehouse, Kurt, Janis,etc, (le fameux club des 27 ).
Et ce deuil, que Mia n'a pas vraiment fait, plus tout ce qui lui est arrivé juste avant qu'elle ne décide de foutre toute sa vie en l'air en la brûlant par les deux bouts, ça fait beaucoup de choses à régler .
Il est intéressant que Jessie Ann Foley ait choisi de parler d'une agression sexuelle, ou la victime s'est (en quelque sorte ) précipitée dans la gueule du loup. L'auteur parle de viol, d'agression sexuelle, là où la vieille génération parlerait d'incompréhension, de consentement pas clairement exprimé. Une agression impossible à prouver devant la police, tant c'est parole contre parole. La différence est subtile, mais les dégâts sont tout aussi forts...
La victime ne pouvant en parler à personne de confiance, vu que son père et sa belle-mère sont occupés à fonder une "autre famille", débordés avec leur jumeaux. Ils n'accordent pas assez attention à Mia.
Et cette "agression " va être accentuée par le harcèlement qui suivra. C'est (pour moi) le plus important traumatisme que subit Mia. La façon dont la société (les autres lycéens, ses pairs) ont géré l'affaire, et ses parents qui n'ont rien géré du tout.
Seule dans sa tête, isolée, elle va aller dans le sens de ses bourreaux , et s'enfoncer dans une descente aux enfers ,step by step...

Un roman qui met le projecteur sur beaucoup de problèmes que peuvent rencontrer les adolescents et qui démontre que parler fait du bien. Analyser, décrypter,expliquer, mettre des mots là où ça fait mal pour ne plus avoir mal.
Et donc un roman nécessaire,
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