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Critique de Fuyating


Gros coup de coeur pour ce roman dense et intense nous offrant une vision inquiétante d'un futur possible.

Ken Follet a réussi ici un travail prodigieux, analysant avec une grande finesse les enjeux politiques, les alliances et la situation géopolitique, nous montrant comment une escalade des tensions entre grandes puissances pourraient être possible. Nous plongeant dans les services secrets américains, français et chinois ainsi que dans les grands couloirs décisionnaires, l'auteur nous offre une large vision des reflexions qui peuvent modifier profondément l'ordre mondial.

Je suis réellement bluffée de la précision de ses analyses, de la grande connaissance que Ken Follet a de la Chine, de son mode de fonctionnement et de ses luttes politiques, connaissances accrues qu'il semble également avoir pour la situation en Afrique et en Corée. (Domaines que je maîtrise moins, donc je ne m'avancerai pas davantage).

Ce long roman (plus de 700 pages) nous apprend de nombreuses informations et se lit d'une traite. Véritable page-turner, nous sentons la tension monter au fur et à mesure des événements et des prises de décisions, il est impossible de lâcher le roman dans les derniers chapitres !

J'ai beaucoup aimé suivre Pauline Green, présidente des Etats-Unis qui souhaite plus que tout la paix dans le monde. Elle tente toujours de prendre les décisions les plus pacifiques possibles, mais se retrouve parfois tiraillée entre ses convictions et ses devoirs.

J'ai aussi aimé suivre les agents secrets Abdul, Tab et Tamara.
Abdul est une personne extrêmement courageuse qui oeuvre pour la destruction de l'Etat islamique. Homme désabusé, il n'hésite pas à prendre des risques et à mettre sa vie en danger.
Tamara quant à elle, est une femme brillante et droite, d'une très grande efficacité dans ses missions. J'ai été offusquée par les problèmes qu'elle rencontre dans son parcours, notamment par les difficultés liés à son chef qui n'accepte pas qu'une femme soit plus douée que lui.

Et que dire du personnage de Chang Kai ? Élément clé du Guoanbu (service secret chinois), il nous permet de nous imiscer dans les plus hautes sphères politiques du pays, nous permettant d'avoir une bonne vision des luttes incessantes entre la vieille garde communiste à la ligne politique dure, et les plus jeunes, plus conciliants, réformateurs et ne souhaitant pas une réplique immédiate et grave au moindre problème.

Je retiens de ce roman la noirceur, la bêtise et la cruauté de l'homme. Puisque finalement tout semble ètre question d'ego mal placé, de fierté et de soif de pouvoir inextinguible, que ce soit d'ailleurs à tous les échelons.

Ce roman est une lecture utile et nécessaire, qui nous montre malheureusement un avenir plausible. Ce qui peut paraitre de "petits incidents" engendrent des événements beaucoup plus graves, nous menant au fur et à mesure à un stade de non retour...

En espérant de tout coeur que le scénario de Ken Follet n'arrivera pour rien au mo.de.
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