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Critique de Colibrille


C'est encore sous le coup d'émotion que je prends le temps d'écrire quelques lignes sur "La bulle", fruit de la collaboration entre Timothée de Fombelle et Eloïse Scherrer. Une bien belle collaboration qui, j'espère, donnera lieu à d'autres albums. le duo Fombelle/Scherrer fait des étincelles !

J'ai rarement lu un album jeunesse d'une telle intensité narrative. L'histoire que construit ici Timothée de Fombelle possède une originalité plus que frappante. L'originalité ne réside pas tant dans le sujet abordé (les craintes de l'enfant, le dépassement de soi) que dans la manière dont il est abordé. Rien n'est vraiment dit, tout est évoqué, suggéré, avec subtilité. Les enfants risquent peut-être de passer à côté du sens profond de l'album, tant la métaphore est travaillée. Je pense que les jeunes lecteurs liront cet album comme une aventure pleine de périls, plutôt que comme une métaphore des peurs enfantines. Rien de mal à ça bien sûr. Je pense que dans le cas de cet album, il y aura autant de lectures (au sens de compréhension différente) que de lecteurs.

Plus encore que le texte, je dois reconnaître que c'est le graphisme de l'album qui m'a laissé sans voix. Pour tout dire, le travail d'Eloïse Scherrer m'a fait l'effet d'une gifle tant il m'a impressionnée. Par son style si particulier, l'épaisseur de son trait, la colorisation, l'illustratrice insuffle une force peu commune à ses dessins. Le dépaysement est total. On se sent un peu comme Alice aux pays merveilles, tour à tour excité, perdu, émerveillé, effrayé. Grâce à des décors/paysages absolument stupéfiants, l'illustratrice nous fait passer du rêve au cauchemar sans la moindre difficulté. Tandis que certaines illustrations nous plongent dans un univers féerique luxuriant et lumineux, d'autres nous donnent la sensation d'être en plein cauchemar, étouffé par l'obscurité et la peur. Les couleurs renforcent l'atmosphère tantôt apaisante, tantôt menaçante, se dégageant des illustrations. Les scènes où Misha se retrouve face à la créature m'ont donné la chair de poule. Le choix du noir et blanc renforce le sentiment de danger que dégage la créature, mais accentue aussi l'intensité de la peur ressentie par Misha.

Une aventure intérieure pleine de sensibilité et un visuel impressionnant... Un album entre rêve et réalité qui laisse béat d'admiration...
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