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Critique de Sharon


L'action se passe en Normandie, et cette localisation m'a suffi pour me donner envie de découvrir ce livre. L'auteur décrit avec justesse ma région et les gens qui y vivent, sans enjoliver ou noircir la réalité. Il faut de tout pour faire un monde, et la Normandie des villes ne ressemble pas à la Normandie des champs, celle de ses petits villages où tout le monde se connaît et où les vaches sont plus nombreuses parfois, que les habitants. Je referme ma parenthèse normande.
Le mot qui me vient à l'esprit pour qualifier ce livre est "originalité". Là, subitement, vous vous reculez et vous dites : "mais que signifie ce mot appliqué à un livre ? Il ne veut rien dire ! " Il faut juste l'expliquer.
L'originalité se trouve dans le style, dans la manière très particulière dont le texte respire. le texte revient souvent à la ligne et impose ainsi, par sa manière de dire, une autre manière de lire, entre phrases longues et phrases courtes, sans jamais maltraiter la grammaire. Bref, un soin de la diction peu fréquent dans les romans policiers.
Mais est-ce réellement un roman policier ? Nous avons certes des meurtres, une enquête, des suspects, un mobile, un rapport d'autopsie (indispensable !) pourtant le policier ne prend jamais le pas sur le roman. Nostalgie quand tu nous tues est avant tout l'histoire d'une amitié entre deux héros, Marius et Hippolyte, aussi différents et attachants l'un que l'autre.
Marius est policier, Hippolyte est écrivain (je le considère comme tel même si, au début de l'intrigue, il n'a pas encore été publié), ils ont chacun une blessure, connue de l'autre, mais dissimulée aux plus grands nombres. A quoi bon se confier à ceux qui ne vous sont rien, ou pas grand chose ?
A leur solide amitié s'oppose ce besoin de retrouver d'anciens camarades de lycée (j'ai immédiatement pensé à un site bien connu). J'ai la faiblesse de penser que, mis à part quelques cas très précis, retrouver ses "camarades" de l'époque n'est pas fortement intéressant, puisque l'on garde contact avec les personnes auxquelles on tient réellement. J'en ai des preuves autour de moi, et je suis contente que l'auteur illustre les désillusions qui suivent ses retrouvailles forcées. On se rend compte, le plus souvent, que l'on n'a pas grand chose à se dire, on se rend compte qu'on a idéalisé la personne ou, pire, que l'on s'est trompé sur elle. On peut se dire aussi que l'on ne se souvient strictement pas de cette personne et que l'on n'a pas envie de la revoir. Mais là, virtuellement, quel est le danger "d'accepter" cette amitié ?
Et bien, il est très grand, pour les anciens condisciples de Marius et d'Antoine qui tombent, les uns après les autres, et Antoine, le premier mort, semble être le dénominateur commun. Même sa psy devient à son tour victime (de lui ?) alors que la thérapie paraît être un échec. Où est le mobile ? Dans le passé ? Dans le présent ? Ou dans un passé trop présent ?
J'espère retrouver Marius et Hippolyte dans une autre enquête.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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