Citations sur Cinq ans sans lui (15)
En trente-deux ans de bonheur, je n’ai jamais été handicapé par la peine ou la déception, mais je l’ai été après qu’elle m’a laissé – plutôt, devrais-je dire, après qu’elle m’a ghosté. À ce jour, je n’arrive pas à comprendre comment quelqu’un peut faire ça à la personne à laquelle il a déclaré son amour. Ça dépasse mon entendement.
Parfois, je me demande si un jour je serai encore heureuse, ou s’il y aura toujours un nuage qui planera sur ma vie, un astérisque près de mon nom. Je me demande aussi s’il y a d’autres gens comme moi quelque part, qui n’ont aucune idée de ce que sont devenus les hommes et les femmes qu’ils aiment. Contrairement à ce qui se passe pour les familles des victimes, il n’y a pas de groupe auquel je puisse adhérer. J’ai parcouru ce chemin seule et c’est ainsi que je continuerai, où que ce parcours puisse me mener.
Je mords dans la meilleure pizza au fromage que j’aie jamais mangé de ma vie. Je ne suis pas sûre si c’est parce que la pizza est vraiment bonne ou si c’est simplement parce que je suis affamée, mais, quelle que soit la raison, je dévore le premier morceau et en demande un autre.
Pourquoi les gens font-ils du mal à ceux qu’ils disent aimer ? Je ne le comprendrai jamais. Peut-être que penser comme ça fait de moi un gars sans couilles, mais pour moi, aimer quelqu’un veut dire qu’on reste. On y met de son temps et on fait le job. On ne part pas, on ne trompe pas et on ne prépare pas sa propre disparition.
Tout ce qui avait à voir avec les femmes ou les relations sentimentales n’avait aucun intérêt pour moi. En réalité, avant le mariage, j’aurais peut-être répondu que je préférerais subir une vasectomie sans anesthésie que de sortir avec une femme, et cela aurait été vrai. Et puis j’ai rencontré Ava et soudain j’ai été intrigué à nouveau par une femme.
Pas que je cherche à me jeter dans une autre relation. Même pas un peu. J’aime bien Ava et j’aime passer du temps avec elle. C’est tout ce que c’est, me dis-je en marchant la courte distance entre chez moi et chez elle. C’est une distraction. Quelque chose à faire. Une nouvelle amie à apprendre à connaître.
Notre plus jeune sœur aime tout le monde – littéralement chaque personne au monde. Elle n’a jamais eu d’ennemi ni rencontré quelqu’un à qui elle ne veuille pas se lier d’amitié, des personnes sans domicile fixe dans la rue jusqu’aux clients millionnaires. Jules a le cœur le plus tendre que j’aie jamais connu, et à cause de cela, nous autres nous nous inquiétons sans cesse pour sa sécurité. Heureusement, sa compassion s’accompagne d’une bonne dose de débrouillardise – et de la bombe lacrymogène que Rob lui a achetée et attachée à son porte-clés – qui nous empêche de passer des nuits blanches à nous inquiéter d’elle.
Il est dangereusement attirant. Il me donne envie de choses que je pensais ne plus jamais vouloir. Dans une seule journée spectaculaire, il m’a montré combien je me suis sentie seule. Je suis fatiguée d’être seule et triste. Je suis fatiguée de pleurer un homme qui est parti depuis si longtemps que c’est comme s’il n’avait jamais existé. J’aime bien Éric et sentir que je suis importante pour lui.
S’il y a bien un avantage à être une bourrée imprudente, c’est que je suis trop occupée à danser, à rire et à faire la fête pour songer à autre chose que l’énorme mal de tête que je vais me payer demain.
Je revis chaque minute dont je me souviens, chaque conversation, chaque moment cher. Je pense à comment c’était de faire l’amour avec lui et je me demande comment je pourrais un jour le faire avec quelqu’un d’autre. Peut-être que je ne le ferai plus. Peut-être que cette partie-là de ma vie a pris fin avec lui, et même si je n’ai que vingt-huit ans maintenant, cette possibilité ne me contrarie pas.
Mes yeux sont attirés par ses jambes sexy et je me dis encore que je n’ai pas le droit de toucher. Mais pour la première fois depuis très longtemps, j’en ai envie. J’en ai très, très envie.