Elle l’aimait. Soham seul la comprenait. Il était son pilier. Et malgré tout elle ne parvenait pas à se confier à lui. Ses mauvais rêves, sa douleur d’être mère et son mal-être grandissant restaient tapis tout au fond d’elle. Honteuse, elle n’osait se confier à personne... Si lui ne voyait pas, qui verrait ? Qui empêcherait ses mauvais rêves de devenir réalité ?...
« À bout de mères » est l’aboutissement de ma petite thérapie personnelle. Puisse-t-il être l’occasion pour chacun d’entre vous de se déculpabiliser ou de porter un regard plus indulgent à ces mères en souffrance.
— Mais de quoi tu parles ?
— Je sais ce qu’il va se passer...
— Quoi ?
— Il va t’hypnotiser, te prendre à moi.
— Arrête tes sottises voyons ! C’est un bébé sans défense au milieu d’une forêt. On ne va pas le laisser seul et tes histoires d’hypnoses sont justes hors réalité. Je crois que tes nerfs lâchent Bastien et que tu devrais dormir un peu. Moi aussi d’ailleurs j’ai besoin de me reposer. Je n’en peux plus. Et puis que comptes-tu faire de toute façon ?
Je le vois hésiter, sa pomme d’Adam tressaute plusieurs fois avant de se détendre lentement.
— Tu as raison, je suis à cran. Dormons un peu...