Dès le lendemain de ses noces, Eugénie se consacra à ses nouvelles tâches : cuisiner, coudre, tailler, tisser et rapiécer les vêtements, filer la laine et apporter sa contribution au soin des animaux. Elle apprit peu à peu à préparer le feu dans l'âtre, à pétrir le pain, à écrémer le lait de leur unique vache et à baratter le beurre dans la petite laiterie adjacente à la maison, un appentis fermé qui servait aussi de garde-manger.
Au fil des saisons, en plus de l'entretien de la maison, salie par les résidus de l'étable et le bourbier causé par le dégel, Eugénie devrait aussi aider son mari aux semailles, faire les foins et s'occuper des récoltes, depuis l'aube jusqu'à la brunante. Elle apprendrait à saler le cochon que François aurait tué, à faire de la tête fromagée, ainsi qu'à fumer l'anguille ou à la conserver dans une barrique de saumure. Elle se familiariserait avec la préparation des produits de l'érable et fabriquerait même de la bière avec l'orge, le blé et le sarrasin qui resteraient des récoltes… Page 33