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Critique de LeCombatOculaire


Charles Foster est britannique, vétérinaire, ancien chasseur, professeur à Oxford et père de famille. Pour les besoins de son livre, il est sorti de sa zone de confort et a fait fi de tout ce qu'il sait sur les animaux pour aller au plus près d'eux et y aller avec un regard neuf, ou presque. Parfois seul, parfois accompagné, il a marché dans les traces de cinq animaux, et a regroupé ces expériences selon les éléments, réels ou symboliques, rattachés à ceux-ci : la Terre pour le blaireau et le cerf noble, l'Eau pour la loutre, le Feu pour le renard et l'Air pour le martinet.

Acceptant donc de renoncer au confort et aux modes opératoires propres à l'humain, Charles Foster se creuse des terriers, marche à quatre pattes, nage dans la rivière, se cache sous des cartons en ville, le nez toujours proche du sol, parfois dans son plus simple appareil, et quelques fois sous le regard réprobateur des passants. Il s'agit ici de réveiller les sens souvent endormis chez la plupart d'entre nous qui utilisons surtout la vue et l'ouïe. L'odorat est le sens qui prime le plus dans le livre, ainsi que le goût, avec quelques percées ici et là, bien éloignées des standards habituels.

En résumé, c'est donc principalement un recueil d'expériences personnelles et subjectives, qui fait ressortir le ressenti, les préjugés et les constats de l'auteur. On s'éloigne donc d'un aspect documentaire formel avec données et informations - bien que certaines bien utiles pour placer le contexte soient disséminées tout du long - et on apprendra donc assez peu des animaux cités, si ce n'est un peu de leur mode de vie qu'essayera d'adopter l'auteur. Sans surprise - et il l'accepte et le reconnaît volontiers-, cette tentative de se mettre dans la peau d'un animal a complètement échoué, mais ce n'est pas tant de sa faute personnelle que l'impossibilité pour les humains - citadins et aisés de surcroît - à se débarrasser de leurs préjugés, vécus et façons de vivre, et surtout à ne pas tomber dans l'anthropomorphisme.

Bien que l'idée de base soit intéressante, il est clair dès l'introduction que le livre n'apportera rien, si ce n'est pour la performance. Les quelques réflexions ne sont pas tellement abouties et on n'apprend pas grand chose. J'ai eu du mal à me mettre dans la peau de l'auteur, qui plus est, car je ne l'ai pas trouvé fort sympathique... Probablement que j'ai du mal avec les parties de chasse, les animaux empaillés un peu partout et les références nombreuses à l'alimentation carnée - mais au moins a-t-il le mérite d'essayer de se mettre dans la peau de ceux qu'il a tués, mangés, traqués ? J'ai eu assez de mal à rentrer dans le livre, à commencer et terminer la lecture, bien que certains passages m'aient beaucoup interpelée. Par ailleurs, j'ai beaucoup de mal à comprendre comment un vétérinaire peut haïr ou dénigrer si ouvertement certains animaux et à en parler sans sourciller ? Ce livre qui aurait pu être pour moi un des meilleurs de la sélection 2018 ne m'a pas transcendée, malgré mes efforts et un sujet des plus importants.
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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