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Critique de ODP31


Les yeux qui piquent… Atchoum. A mes souhaits… Non, c'est plus la Covid ! Je crois que je développe plutôt une allergie aux polars historiques. Et pourquoi pas ? C'est interdit ? Il y en a bien qui sont allergiques au Gluten depuis qu'ils ont découvert le mot alors qu'on en ingère depuis 10000 ans (peut-être un peu moins trafiqué à l'époque il est vrai).
Pourtant, ils ne m'ont rien fait ces polars à carrosses. Justement, ils ne me font plus rien. Les portes du Bureau des Affaires occultes sont restées closes. C'est l'entrée de la Poste ou de la Sécu à 12h01 !
C'est aussi le syndrome du tube de lait concentré sucré. Chacun ses références, désolé. J'en ai tellement tété (mais je suis plus !) plus jeune que je ne peux plus m'en approcher. Et bien, les justiciers et les grands détectives qui ont pourtant tellement animé mes étés d'adolescent, c'est pareil. Il faut dire que les intrigues sont toujours les mêmes. Il n'y a que les costumes d'époque qui changent. Un héros incorruptible et increvable au passé mystérieux (ici le jeune inspecteur Valentin Verne) pourchasse un tueur impitoyable (surnommé le Vicaire, monstre friand de petits garçons orphelins), et enquête sur de mystérieuses morts (des suicides de VIP en pleine mode d'ésotérisme) dans un contexte politique instable avec des sociétés secrètes très romanesques (ancêtres clandestins des clubs privés avec fauteuil club et whisky de prestige) tout en s'éprenant d'une actrice de théâtre populaire entreprenante pour faire de Verne son jules.....
Comme le petit Verne a fait des études de sciences, il va te dépatouiller tout cela façon Rika Zaraï avec l'aide, excusez du peu, de Vidocq et d'Evariste Gallois.
Je n'ai pas grand-chose à reprocher à ce roman bien construit à part peut-être son côté trop prude. L'histoire manque un peu de stupre alors que les personnages ne fréquentent pas que les beaux quartiers. de même, les morts violentes ne manquent pas, mais l'auteur ne s'éternisent jamais sur le côté douloureux de la chose. le sang tâche mais il part au premier lavage. Seules les scènes de séquestration, pivots psychologiques de l'histoire, particulièrement marquantes et sordides, apportent une vraie originalité à ce roman. Côté humour, par contre, c'est la sécheresse. L'inspecteur Verne est un torturé, pas un marrant. L'un n'empêche pas l'autre, mais dans son cas, cela relève du handicap.
Je reconnais aussi à l'auteur la noble ambition de ressusciter un peu le style des feuilletonistes du 19 ème siècle, en enchaînant les péripéties, parfois à au détriment de la crédibilité de l'histoire mais toujours soucieux du rythme et des fins de chapitre haletants. le jeune Verne a autant de vies qu'un chat suicidaire.
Le roman d'Eric Fouassier est également un modèle en matière de documentation. Je devais bien roupiller en cours d'histoire car la Monarchie de Juillet et Louis-Philippe, monarque influenceur des prénoms composés improbables qui galvanisent tous ceux qui veulent que leur progéniture affiche un pédigrée comme un marqueur social, avaient un peu disparu de ma frise chronologique.
Je ne lirai pas la suite, ni la revanche du retour du Vicaire et inutile de me garder les petits qui suivront.
Adolescent, j'aurai certainement branché la guirlande des 5 étoiles, adoré ce bouquin, et jugé sévèrement le vieux grognon qu'il est devenu avec son billet blasé. Quelqu'un aurait vu passer une âme d'enfant ?
Tant pis pour moi.
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