Partez à la rencontre d'Eric Fouassier, pour découvrir "Les Nuits de la peur bleue", le troisième tome de la saga culte "Le Bureau des Affaires occultes", une nouvelle enquête de l'inspecteur Valentin Verne
Résumé : Une nouvelle enquête de l'inspecteur Valentin Verne, le génial créateur du Bureau des affaires occultes, où la science flirte avec le vice et le crime. Printemps 1832. Une épidémie de choléra terrorise la population parisienne. La " peur bleue ", comme on l'appelle, provoque des centaines de morts et suscite les plus folles rumeurs. Sinistre hasard : une série de meurtres atroces décime au même moment le quartier pauvre de Saint-Merri. Les victimes sont poignardées avant d'être amputées d'un organe.
Qui peut tuer ainsi, prélevant poumon, foie ou rein ? Un maniaque ?
Face au risque de panique, l'inspecteur Valentin Verne explore toutes les pistes. Secondé par Aglaé et deux récentes recrues, l'Entourloupe, escroc repenti, et Tafik, ancien mamelouk des armées napoléoniennes, il traque la vérité dans les rues de Paris et ses recoins les plus obscurs.
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Nous habitions un hameau en lisière de la forêt. La maison, froide en hiver, étouffante en été, sentait les copeaux de bois et le pelage humide des bêtes. Quand je cherche à me remémorer cette période, je retrouve la lumière du soleil éparpillée à travers les feuillages, un parfum de mousse et de champignon, le goût âcre du lait de chèvre, le contraste entre la douceur d'une main chaude sur ma joue et le relief des cals dus au maniement de la hache. Il me revient aussi des bribes d'une berceuse dont les paroles se sont enfuies à jamais, mais dont la mélodie susurrée d'une voix tendre me hante encore, parcellaire, irréelle, comme une persistante bouffée de tendresse.
Un fringant cabriolet, capote fermée, remontait l'allée au petit trot. Les cliquetis de l'attelage semblaient rythmer le balancement des chevaux environnés de vapeur. Il s'agissait de bêtes racées au port de tête altier, aux attaches déliées. Des danseuses dans la brume. L'apparition avait quelque chose d'aérien et de fantomatique.
J’ai peur à présent qu’au miroir n’habite l’authentique visage de mon âme, tout déchiré par les ombres et les fautes…
Jorge Luis Borges, Le Miroir
-Je ne crois pas à ce genre de chose. Notre destin est ce que nous en faisons. Il n'est écrit ni dans les étoiles ni à la surface de notre peau.
Je n'avais pas les mots pour exprimer toute l'horreur de ce qui m'arrivait, pour penser avec justesse ce cauchemar dans lequel j'avais basculé. C'est ce qu'il y a de plus déroutant je trouve. Quand le pire reste enfermé au plus secret de votre cœur, parce que vous ne savez pas comment l'extirper sous forme d'une parole sensée ou même seulement audible. Vous n'avez alors pas d'autre choix que de l'enkyster au plus profond de vous-même. Vous construisez un espace intérieur où vous enfermez mentalement tout ce qui vous effraie, vous dégoûte et vous fait du mal. Et c'est là que vous reléguez la Bête immonde. Vous l'y emprisonnez à son tour et vous Lui refusez l'accès à vos autres territoires.
L'automne était de loin sa saison préférée, qui alliait beauté et fragilité et s'accordait si bien aux plis de son âme tourmentée.
Selon les témoignages qui avaient pu être récoltés rue de Surène le soir du drame, le fils de la maison s’était jeté volontairement d’une fenêtre de l’hôtel paternel. Il avait été tué sur le coup. De prime abord, le suicide ne semblait pas faire le moindre doute.
Cependant, ce qui rendait la chose peu banale, c’est que Lucien Dauvergne avait mis fin à ses jours en présence de sa mère qui s’inquiétait de son absence prolongée et était montée le chercher l’étage.
En outre, les proches du défunt et certains invités avaient tous assuré qu’aucun signe, au cours de la soirée, n’avait pu laisser augurer pareille issue funeste. Le jeune homme, au contraire, avait paru à tous d’humeur enjouée. Il avait passé tout son temps à badiner avec une jeune fille à laquelle sa famille le destinait. Les fiançailles des jeunes gens devaient d’ailleurs être annoncées pour clôturer la réception avec faste.
On s'avisait alors que cet ange était de ceux qui portent un glaive et que la tension immobile perceptible dans toute sa personne l'apparentait à un fauve à l'affut.
En alliant les ressources de leur art et l'éclairage au gaz de leurs boutiques , les pharmaciens avaient inventé l'enseigne lumineuse . Ce que peu de personnes savaient , c'est que l'installation de ces bocaux en vitrine poursuivait un autre but commercial encore plus subtil . Leur disposition dépendait en effet du sens d'ouverture de la porte .Lorsqu'un chaland pénétrait dans l'officine ,son visage se superposait au bocal de couleur froide , ce qui lui conférait une mine cadavérique. Au contraire lorsqu'il s'apprêtait à sortir de la boutique , son reflet se teintait de couleur chaude et semblait resplendir de santé . L'effet bénéfique sur la psychologie du client est garanti !
Affronter sa peur.
Lorsqu’il a découpé la toile de tente à l’aide d’un tesson de bouteille, l’enfant croyait trouver un refuge. Il ne pouvait imaginer ce qui l’attendait à l’intérieur. L’escalade de la peur.