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Critique de fanfanouche24


"Amour pivoine

Partout je cherche ce qui prolonge ton image. Regarder un buisson, le soir, Est-ce encore te regarder ?
Regarder la mouette, Est-ce encore te voir toi ?" (p.183)

Un texte généreux, poétique, cru, léger, grave.... toutes les émotions et tous les bouleversements provoqués par l'amour du narrateur pour la femme adorée. De courts chapitres d'une à deux pages.... tour à tour romantiques ou très quotidiens, mais toujours empreints de poésie et d'un amour tout aussi magnifié, intense, que complexe, douloureux...Celui d'un écrivain pour une comédienne exigeante et parfois habitée par des périodes de doutes destructeurs...

Un sujet banal: un homme aime une femme... "Un homme regarde une femme", sa femme... et c'est la force de ce regard que Paul Fournel sait faire vivre, vibrer auprès du lecteur !
Je me laisse tenter par la transcription de deux extraits, qui offre un petit aperçu de la variété du ton, une musique prenante et lancinante, qui m'a emportée !...


"Un coup de vide

La pile de tes livres est intacte à côté de ta table de nuit. Je sais que tu avais commencé les deux du dessus. Je vais les lire. S'ils sont vraiment passionnants, je garde espoir.
J'aime gémir quand j'ai des petites peines. Les grosses , je les porte, muet.
Le vide de toi commence au milieu du ventre, juste sous le sternum, ensuite il me prend le sexe et le scrotum d'une seule poigne et tourne. C'est le mal de toi" (p.102)


"La débauche

Mon regard sur toi est une vraie débauche. Il ne procède d'aucun plan et ne précède aucune réalisation. Tu n'es pas l'objet de ma thèse, je n'ai pas sur toi de projet biographique, ni d'étude esthétique, psychologique ou technique.
Je ne veux pas faire trace de toi. Mon regard est une pure débauche. J'ai passé la journée entière assis en face de toi dans le train et, lorsque nous nous installons dans notre hôtel près de la piazza Navona, mon premier bonheur est de tomber dans un fauteuil pour te regarder investir la chambre." (p.145)

Du premier regard, à la magie de la vie partagée, la fusion des corps et des têtes... jusqu'à l'ultime douleur de la rupture, du désamour. Un très beau texte déniché par hasard à ma médiathèque, dans les "fatidiques" boites de livres, "rayés des inventaires"... destinés au mieux, aux lecteurs curieux et fouineurs, et au pire, à l'horrible pilon !!!
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