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Critique de Apikrus


« Il a jamais tué personne, mon papa. »
Cette affirmation de Jean-Louis Fournier est largement démentie par son récit. Il y décrit en effet un papa qui se donne la mort à petit feu, tirant sur ses cigarettes et levant trop souvent le coude. Certains disaient même de lui qu'il "buvait plus que toute la Pologne" !
En tout cas, il est mort de ses excès dès 43 ans.

Le portrait que dresse Jean-Louis Fournier de ce père alcoolique et peu attentionné à son fils, est à la fois sévère et tendre. Le ton qu'il adopte et le regard qu'il lui porte sont ceux de l'enfant qu'il était alors.
Avec le recul des années, ce sont cependant la dérision et l'ironie qui dominent son propos. L'auteur montre les ravages du Byrrh (sorte de vermouth français fabriqué dans les Pyrénées Orientales) et d'autres alcools sur la vie de cette famille où grandissaient quatre enfants.
Il n'était pourtant pas foncièrement méchant, ce père. Ses patients appréciaient même beaucoup ce médecin original mais humain, et ses copains de boisson aimaient ses excentricités et son humour.

Ce court récit (140 pages aérées) m'a fait penser à quelques billets d'un talentueux Babeliote dont je savoure les écrits, souvent hors sujet mais drôles et/ou très sensibles.

Ces phrases poignantes en fin d'ouvrage montrent que Fournier a finalement pardonné bien des choses à son père :
« Mon père est mort à quarante-trois ans, j'avais quinze ans. Aujourd'hui je suis plus vieux que lui. Je regrette de ne pas l'avoir mieux connu. Je ne lui en veux pas. Maintenant j'ai grandi, je sais que c'est difficile de vivre, et qu'il ne faut pas trop en vouloir à certains, plus fragiles, d'utiliser des 'mauvais' moyens pour rendre supportable leur insupportable. »
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