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Critique de Fenkys


Fenkys
12 septembre 2019
Dynterith, la cité aux douze gardiens, est le second tome de la série du « Cycle de McGowein » de Yannick A.R. Fradin. C'est le troisième service de presse que je réalise pour cet auteur et ce n'est certainement pas le dernier.

Ce roman est la suite directe de « La gardienne de Danarith » et on y retrouve les mêmes personnages centraux. Il s'en rajoute toutefois plusieurs liés au nouveau lieu où se situe l'action, Dynterith, la capitale du royaume insulaire de Dygallie.


L'histoire :
Dans l'épisode précédent, Cormag McGowein, accompagné de Léraline la belle gardienne ainsi que de Méruline la facétieuse petite fée, venait de quitter le village de Danarith pour rejoindre la capitale. le but du guerrier était d'embarquer à destination de son royaume d'Orgondie afin de retrouver sa femme et son fils dont il est sans nouvelles depuis quatre ans. Après un voyage loin d'être tranquille au cours duquel ils manquent de laisser la vie, ils finissent par aboutir à une ville en état de siège, la zone portuaire étant mise en quarantaine. En effet, une épidémie a ravagé la population, entraînant de nombreux morts, dont une bonne partie des conseillers royaux. Seuls trois d'entre eux ont survécu, dont deux incapables d'exercer leur mandat. Très vite, nos personnages vont découvrir qu'il y a quelque chose de pourri au royaume de Dygallie et ils vont mener leur enquête.


Le monde :
Le présent tome se déroule en deux endroits principaux : le trajet jusqu'à Dynterith, en particulier le moulin de Derelen et la ville de Dynterith. Cette dernière est décrite avec suffisamment de précision pour que l'on se la représente bien avec sa magnificence, mais également son aspect fortifié, suggérant que le passé du royaume n'a pas toujours été calme. L'auteur nous dispense aussi un aperçu du reste du monde en particulier des États du vieux continent. On en apprend plus sur l'Orgondie, patrie de McGowein, située dans des montagnes en bordure d'un désert. Et on découvre les royaumes côtiers qui commercent avec la Dygallie. Sont aussi plus détaillées, les interactions entre les pays, les relations entre les familles régnantes.
Le monde est riche, fouillé, et on commence à s'en faire une bonne idée.


Les personnages :
Les trois principaux personnages McGowein, Léraline et Méruline étaient déjà présents dans le tome précédent. D'autres se rajoutent à ceux-là.
Erekron : c'est le roi de Dygallie. Bien que jeune, il est compétent et sait prendre les décisions qui s'imposent. Sa réaction rapide a notamment permis de limiter les dégâts de l'épidémie.
Hérart : seul conseiller royal encore en exercice. C'est le co-dirigeant d'une guilde marchande étrangère.
Coranth : capitaine des phoenix, garde d'élite chargée de la protection personnelle du roi. Il est très efficace et très bon combattant, peut-être à la hauteur de McGowein.
Myrella : co-dirigeante avec Hérart de la guilde des Explorateurs Radieux. C'est une femme très belle et sensuelle, réussissant l'exploit de largement exposer ses charmes sans jamais tomber dans la vulgarité.


Le style :
Yannick A.R. Fradin était déjà très bon dans le précédent tome, il s'est encore amélioré dans celui-ci. Son principal défaut était les descriptions parfois très longues et redondantes. Bien qu'il ne soit pas totalement guéri de ce travers, d'énormes progrès ont été faits. Il n'y en a plus qu'une seule, et comme elle est au début, l'action est par la suite libre de se dérouler sans entraves. On entre aussi moins dans les pensées des personnages. Il faut dire que le tome précédent, destiné à introduire le cycle, devait nous les présenter. Maintenant qu'ils sont connus, il n'est plus utile de rentrer de façon aussi intime dans l'introspection. Il y en a encore, mais à des moments clefs, pour motiver les choix des protagonistes. Un autre grand changement est l'humour. Alors que dans le tome précédent, il se limitait aux facéties de la petite fée, la complicité entre Léraline et McGowein ouvre de nombreuses possibilités. McGowein, plus en confiance, n'est plus ce monolithe taciturne, il n'hésitera pas à l'occasion à entrer dans le jeu de la gardienne.


Mon avis :
Ce roman, suite de « La gardienne de Danarith », est à mon avis beaucoup plus intéressant que le précédent. Dans le tome 1, l'auteur nous introduisait les personnages et l'univers. Il n'était pas encore entré dans le vif du sujet. Si les combats n'étaient pas absents, il s'agissait plus d'escarmouches de circonstances que de s'opposer à un véritable ennemi. Ce dernier, on savait qu'il existait, mais on ignorait tout de lui. Ce roman permet de soulever un coin du voile sur ce qu'il est. Ici, McGowein et Léraline se battent contre un adversaire parfaitement identifié. S'il n'est pas encore l'Ennemi, on comprend qu'il en constitue un agent. le résultat est un scénario beaucoup plus riche en rebondissements. Ceux-ci n'arrêtent pas, certains faisant même l'effet d'un coup de tonnerre.
Un autre aspect intéressant de l'histoire est l'évolution des relations entre McGowein et Léraline. Un lien très fort se tisse doucement entre eux. Et leur comportement s'influence mutuellement. le guerrier va aussi se confier davantage à la gardienne. Parfois, on a l'impression qu'un couple est en train de se former. Mais McGowein pense toujours à sa femme et son fils, restés au pays.
D'ailleurs, les particularités de McGowein deviennent de plus en plus évidentes. Les personnages ne vont pas tarder à s'en apercevoir. Mais au lieu de nous éclairer sur lui, cela renforce encore le mystère qui l'entoure, même si quelques révélations en fin du roman semblent ouvrir une piste sur ce qui lui est arrivé. C'en est à se demander si sa malédiction dans le tome précédent n'était qu'une anecdote ou le signe de quelque chose de beaucoup plus grave.
L'humour bienvenu allège le propos, rendant les personnages beaucoup plus humains. L'opposition permanente entre la gardienne et McGowein, tantôt complice, parfois à couteaux tirés est source de réjouissance. Sans compter que McGowein a appris à sourire, à plaisanter, et de simplement honorable, a acquis un comportement galant, prenant plaisir, par exemple, à faire valser Léraline dans un bal.
En fait, la seule chose que j'ai regrettée dans l'histoire est la lettre de sauf-conduit. À la façon dont elle est rédigée, on comprend qu'elle possède une clef. Malheureusement, l'auteur nous la donne juste en dessous. J'aurais bien aimé chercher un peu. Une note de bas de page aurait fait l'affaire, pour ceux qui n'auraient pas trouvé la solution.


Ce roman constitue donc une suite de la série qui procure un plaisir identique, voire supérieur, au tome précédent.

Lien : https://wp.me/p9L3xe-4x
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