Humain, oui, est un mots qui m’interpelle. Me nomme. Me contient et me désigne
À force d'en abuser (entre soi et nostalgie), ce pays fais régulièrement des crises de solipsisme (maladie philosophique consistant à croire que le monde hors de vous n'existe pas), de cocoriquisme (maladie infantile où ça a crié : « c'est moi qui l'ai vu le premier ! »), de chauvinisme (maladie de tout âge qui fait voir tout ce qu'on a comme « le mieux » : notre eau, notre air, notre sécu, notre code civil, notre code de la route, notre modèle d'intégration » etc.).
Et puis que dire de tous ces termes qui changent radicalement de sens dès lors qu'ils sont féminisés ?
Comme le rappelle Typhaine D, un chevalier c'est un homme qui vit des aventures ; une chevalière c'est une grosse bague moche.
Sans parler de tous ces termes qui sexualisent les femmes : maîtresse, cochonne, coureuse, entraîneuse, chienne, tandis que leur équivalent masculin n'a pas cette charge sexualisante et rabaissante (en patriarcat, la sexualité valorise les hommes et souille les femmes).
Si je vous dis que c'est un grand homme, à priori vous pensez d'abord à ses vertus humanistes et non à sa taille. Mais qu'en est-il lorsque j'évoque une grande femme ? Le langage, ce n'est pas juste ce qui nous permet de nous exprimer, c'est ce qui ce truc tueur et aussi influencent nos pensées.
Voyez-vous, ces voyous, ces lâches se cachent derrière un grand H, au début du mot homme censé représenter toute l’humanité
Rendre visible le féminin dans la langue, c’est rendre visibles les femmes