AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Dionysos89


Reprendre une série au long cours au numéro 21 peut sembler une gageure. Toutefois, le cas de Largo Winch n'est pas concerné du fait d'un héros charismatique qui tient la série depuis le début et d'un format d'aventures qui fonctionnent par diptyque (où donc tous les numéros impairs peuvent être l'occasion de revenir dans la série).

Dans l'Étoile du matin, deux événements déclenchent l'affaire. D'un côté, un assassinat est perpétué alors que Largo Winch cherchait à se renseigner sur des concurrents. de l'autre, un montage financier amène le héros au bord de la faillite. Je prends volontairement des termes génériques pour ne pas tout dévoiler, mais aussi (et surtout) car un constat peut se faire très vite : le scénario d'Éric Giacometti reprend les éléments ultra classiques des premiers tomes. Vu que c'est le premier qu'il réalise, le lecteur peut y voir un hommage ou l'amusement d'un souvenir nostalgique (on retrouve Simon, on retrouve Freddie, etc.) ; toutefois, il est un peu décevant de voir un tel auteur de thriller en reste au héros cabotin qui se fait poursuivre toujours de la même manière et qui risque (encore) de perdre toute sa belle fortune qu'il ne sait pas entretenir ? Heureusement, sur ce dernier aspect, un certain nombre d'explications financières (dont une qui donne son titre à cet opus) agrémente l'intrigue d'un fond un peu plus solide qu'une simple course-poursuite trop classique.
Du point de vue graphique, là aussi du positif et du négatif s'affrontent, suivant avec quelle attente vous abordez ce tome. Malgré le témoin passé au scénario de Jean van Hamme à Éric Giacometti, les dessins sont toujours dévolus à Philippe Francq. Cela permet une cohérence avec les autres tomes, forcément, et une transition en douceur, si un jour, comme Jean van Hamme, il devait passer la main. Pour autant, les défauts de son trait réaliste sont aussi présents que dans le tout premier tome de la série : des visages parfois lisses et des paysages absents de la plupart des cases. Tristement, on aurait pu découvrir ce tome dans les années 1980 que ça n'aurait pas été choquant, or avec vingt tomes et tant d'années d'expérience, le lecteur pouvait s'attendre à mieux.

En somme, L'Étoile du matin n'est pas une bande dessinée déplaisante, mais ne peut honnêtement pas bénéficier de la bienveillance inhérente au premier tome d'une série, quand bien même elle serait culte comme Largo Winch.
Commenter  J’apprécie          172



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}