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Critique de florencem


Je me suis enfin décidée à lire La couronne de fumée pour clôturer Shadowscent, cette duologie envoûtante et originale. J'ai toujours un peu de mal à me lancer dans la lecture d'un dernier tome quand j'ai bien aimé une histoire. le fait de penser que je vais quitter des personnages et un univers qui m'ont marquée... c'est une appréhension et un petit pincement au coeur, mais après la fin du Parfum de l'ombre qui nous laissait sur une révélation de taille, il fallait que je mette un point final aux aventures de Rakel et Ash.

Je vous avoue que bien que ma lecture du tome un remontait à moins d'un an... j'ai eu beaucoup de mal à me remettre dans l'histoire et à me rappeler de tout ce qu'il s'était passé. Heureusement avec l'aide des souvenirs des personnages et ma mémoire qui a fini par se réveiller, après quelques chapitres mon immersion a été moins laborieuse. Et j'ai beaucoup aimé cette lecture, toujours riche en émotions et en action. D'autant plus que contrairement au Parfum de l'ombre, le second tome de Shadowscent n'a pas deux mais trois narrateurs. L'arrivée de Luz donne clairement une autre dimension à l'histoire, par sa personnalité que j'ai adoré, mais aussi de par ses fonctions et son rôle. Car en plus de la maladie qui ronge le monde de nos héros, une guerre entre plusieurs nations se prépare. Et ce troisième point de vue nous offre clairement une vision bien plus globale des événements. Entre politique, fanatisme et religion, le choc auquel se prépare nos héros sera déterminant pour le futur d'Aramtesh.

Avec ce second tome, nous entrons encore plus profondément dans le passé, et surtout dans l'Ordre chargé de veiller sur les menaces qui pèsent sur le monde. Les erreurs commises dans le passé, le bien du plus grand nombre quitte à sacrifier quelques individus, la foi inébranlable, les fous voulant devenir des dieux. Je ne suis pas une grande fan de tout ce qui est religieux, mais ici P. M. Freestone arrive à jongler parfaitement avec ce côté-là de son histoire. Mieux encore, elle donne la possibilité à certains de ses personnages de remettre en question leurs croyances. Les temps ont changé par certains aspects, mais les erreurs se répètent. Et au final, est-ce qu'à trop vouloir suivre un idéal, nous ne perdons pas l'objectif principal d'une quête ? le tout n'est pas d'arrêter de croire mais d'être capable d'évoluer avec son temps et les événements. Plier mais ne pas se briser. Et j'adore cette idée, d'autant plus qu'elle est présente dans différents aspects de l'intrigue de la couronne de fumée.

Il y a aussi beaucoup d'action. Déjà parce que l'on suit trois personnages qui sont chacun à leur façon des personnes qui ne sont pas dans l'immobilisme et dont les idéaux les poussent à agir. Et ensuite, bien entendu parce qu'une guerre arrive ainsi que la menace du réveil du terrifiant dieu lié à la mort et les ombres. Il faut agir et vite. Soit chacun de leur côté ou ensemble, le trio nous balade de la capitale au fin fond du désert, étant parfois baladé au gré du vent ou en mission. L'urgence est bien présente, même si elle n'a pas ce côté anxiogène que peuvent avoir certains romans. On découvre encore beaucoup d'éléments de l'univers de P. M. Freestone, toujours aussi riche et fascinant, tout en voyant les différents personnages évoluer et prendre de plus en plus d'ampleur.

Il y a une grande résilience qui se propage. Encore une fois, nos héros s'adaptent au fil de leurs mésaventures. Ils n'abandonnent pas, même si parfois l'éloignement est nécessaire. L'acceptation ne veut pas non plus dire l'abandon. J'aime la façon dont ils réfléchissent et voient leur monde et leur situation. Malgré le fait que tout semble perdu à certains moments, il y a un message fort dans l'attitude des héros.

En parlant d'eux justement. Rakel et Ash restent fidèles à eux-mêmes. Il y a une acceptation réelle pour ceux d'eux-là. Leur destin et leurs responsabilités leur rendent la vie dure, mais ils continuent à avancer. Rakel est bien sûr plus fonceuse, mais j'aime à croire qu'ils ont appris l'un de l'autre. Les moments qu'ils passent ensemble sont vraiment adorables avec plein de candeur d'une certaine façon. Il n'y a pas d'effusion ou de grandes déclarations, et cela rend la chose plus authentique pour moi. Luz a contrario est un personnage beaucoup plus exubérant et flamboyant. Elle est un peu comme un prisme aux mille facettes. Son côté caustique, plein d'humour et de tranchant, comme son pragmatisme sont vraiment très rafraîchissant. Elle sort carrément son épingle du jeu face aux deux héros plus "typiques" que sont Rakel et Ash.

Quant à la fin... assez épique dans les derniers instants. Elle ne nous épargne pas, tout en donnant sa gloire à nos protagonistes. Elle est pleine de rebondissements et j'ai clairement apprécié les choix de P. M. Freestone. Surtout qu'elle nous donne quelques pages supplémentaires après la bataille finale, qui laisse sur une fin ouverte et qui en même temps nous donne pas mal d'éléments sur le devenir des survivants. Une boucle est bouclée, mais une autre se profile. Et c'est comme cela que je vois nos héros : en action, prêts à tout pour sauver leur monde.
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