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Critique de Krissie78


L'injustice, René Frégni l'a croisée dès l'enfance, avec Edmond Dantes et le Comte de Monte Cristo que sa mère lui lisait le soir, à l'école où les moqueries des autres lui font abandonner ses lunettes au détriment de la qualité de sa vue et sacrifiant ainsi sa scolarité, dans l'histoire de son père qui a fait un an de prison pendant l'occupation après avoir été arrêté par la police française et condamné pour avoir volé de la nourriture aux Allemands pour nourrir sa famille.

"Mon jugement fut détraqué par ce que je venais d'apprendre : la justice n'existait pas. Désormais je faisais partie du peuple obscur des prisons."

C'est en 6 mois de prison (pour désertion pendant le service militaire) que René Frégni rencontre la culture et le pouvoir des livres. 6 mois qui vont déterminer sa vie.

Après cette introduction pour dire d'où il vient, René Frėgni en vient au sujet de ce "tract" : les ateliers d'écriture qu'il anime depuis 25 ans dans des prisons. Il raconte la liberté que les mots apportent aux détenus, le goût retrouvé d'odeurs oubliées, de sensations qu'ils pensaient disparues à jamais. Il raconte des renaissances, l'humanité qui revient dans ces murs qui déshumanisent, une certaine dignité retrouvée par la force d'un crayon et d'un bout de papier sur lequel se posent des mots, voir une certaine paix de l'âme et une réconciliation avec la vie. Il raconte aussi toute la richesse que ces détenus ont offerte à celui qui a commencé ces ateliers sans trop y croire.

Mais René Frégni nous parle aussi de l'évolution de la société d'une manière générale, de la façon dont elle façonne les destins selon que tu sois né dans les quartiers nord ou dans le VIIe arrondissement de Marseille, ou équivalents de toute grande métropole, et de la planète que l'homme se complait à détruire.

Avec ce petit livre je découvre cette collection "Tracts" chez Gallimard, collection dans laquelle Antoine Gallimard veut faite "entrer des femmes et hommes de lettres dans le débat, en accueillant des essais en prise avec le temps maos roches de la distance propre à leur singularité ". Je ne trouve pas mieux pour résumer ce tract de René Frégni.

Merci @Berni29 qui, lors d'un poulailler, m'a donné envie de lire ce livre et de découvrir cet auteur.

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