Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donne rendez-vous chaque dimanche à 13h30 pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
La Malédiction de la Madone de Philippe Vilain aux éditions Robert Laffont
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La Fille de l'ogre de Catherine Bardon aux éditions Les Escales
https://www.lagriffenoire.com/la-fille-de-l-ogre.html
L'Empire de la douleur de Patrick Radden Keefe et Claire-Marie Clévy aux éditions Belfond
https://www.lagriffenoire.com/l-empire-de-la-douleur.html
le Miroir et la Lumière de Hilary Mantel et Fabrice Pointeau aux éditions Sonatine
https://www.lagriffenoire.com/le-miroir-et-la-lumiere.html
Les Tudors de Bernard Cottret aux éditions Tempus
https://www.lagriffenoire.com/les-tudors-1.html
Henri VIII de Cédric Michon aux éditions Perrin
https://www.lagriffenoire.com/henri-viii-la-demesure-du-pouvoir.html
Chroniques de la prépotence de Pierre Bisbal aux éditions L'Harmattan
https://www.lagriffenoire.com/chroniques-de-la-prepotence.html
Quand cessent les combats de Pierre Bisbal dit Gourdan aux éditions L'Harmattan
https://www.lagriffenoire.com/quand-cessent-les-combats-nouvelles.html
Minuit dans la villes des songes de René Frégni aux éditions Gallimard
https://www.lagriffenoire.com/minuit-dans-la-ville-des-songes.html
Il n'y a pas de Ajar : Monologue contre l'Identité de Delphine Horvilleur aux éditions Grasset
https://www.lagriffenoire.com/il-n-y-a-pas-de-ajar-monologue-contre-l-identite.html
Vivre avec nos morts: Petit traité de consolation de Delphine Horvilleur aux éditions Livre de Poche
https://www.lagriffenoire.com/vivre-avec-nos-morts-petit-traite-de-consolation-1.html
Féminin de Claire Touzard aux éditions Flammarion
https://www.lagriffenoire.com/feminin.html
La Trilogie royale (François 1er, Henri IV, Louis XIV) de Gonzague Saint Bris et Jean-Marie Rouart aux éditions Télémaque
https://www.lagriffenoire.com/la-trilogie-royale-francois-1er-henri-iv-louis-xiv.html
Gonzague Saint Bris, le dernier dandy de Jean-Claude Lamy aux éditions L'Archipel
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Super bande de potes de Smriti Halls, Steve Small aux éditions Sarbacane
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Gérard Collard & Jean-Edgar Casel
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Le béton rend méchant. Nous avons besoin du bruit des feuilles sous nos pas, de l'odeur du genévrier, du buis, de la danse de l'eau sur les pierres qui affleurent autour des vieux moulins.
Je n'ai rien écrit de tout l'été. Dehors la campagne brûlait. Dans trois jours les enfants vont rentrer à l'école. En septembre, jadis, j'allais me baigner dans les deux rivières qui longeaient la vallée. Il y a cinquante ans qu'elles meurent sous les saules et les peupliers. En un demi-siècle nous avons exterminé plus de la moitié des espèces vivantes autour de nous. comment des truites et des écrevisses pourraient survivre dans quelques sombres mares d'eau croupie?
J'observais tout à l'heure un nid de frelons dans un amandier creux. Ils m'observaient aussi, envoyaient des éclaireurs tourner autour de ma tête. Leur colère vrombissait. Nous avons détruit tout ce qui nous gênait ou rapportait 30 centimes. Je vais marcher tous les jours sur une terre qui meurt. Je marche dans mes souvenirs. Dans mes souvenirs même les villes étaient bleues.
J'observe les hommes, je fréquente les arbres.
Avec une dizaine de détenus, nous écrivons dans une petite pièce fermée de barreaux nos rêves, nos peurs et les amours que nous aurions pu vivre. Je dis nous car au fil des saisons je deviens l'un des leurs. Lentement la prison est entrée en moi, c'est elle qui m'habite. De cette cité interdite accrochée aux roches des collines, sous une lumière irréelle, je ne sors jamais. Page 127.
Virage sud.
Préambule
Ni pamphlet ni réquisitoire contre la justice, ceci est le simple récit d'un homme qui eut la naïveté ou commit l'imprudence de rester parfois humain. C'est l'histoire simple de chacun de nous et cependant c'est une histoire de ténèbres. Un voyage ou le bien et le mal ont le même visage. Plus vous croyez bien faire et plus vous vous enfoncez dans la nuit. Telle est la malice de ceux qui ont construit le labyrinthe : le diable, le bon dieu et sans doute chacun de nous.
J’observe les hommes, je fréquente les arbres.
Maintenant, je vis dans une maison au bord de la forêt. Vers cinq heures du soir, l'hiver, je fais du feu dans un poêle en fonte noir et je relis de vieux livres. Je lis trois pages, je regarde la danse des flammes, je m'endors un peu, je rattrape mon livre, tourne deux pages, ajoute une bûche...Je serai bientôt vieux. Je dors souvent.
(incipit)
Les médecins devraient envoyer les gens dans les librairies au lieu de prescrire du Tranxene et du Lexomil.
J’ai connu un médecin, dans le petit village de la Cadière-d’Azur, qui offrait des livres de poche à ses patients, toujours le bon livre au bon patient. Voilà un homme qui connaissait les livres et ses patients. Souvent les patients lui ramenaient un autre livre qu’ils avaient aimé et tout ces livres voyageaient dans le village. L’imagination agrandit la vie. Où, plus que dans le cabinet d’un médecin, a-t-on besoin de vie ?
Le petit libraire de Banon a arrêté Tranxene et Lexomil en lisant Pagnol, Camus et Dostoïevski, en faisant entrer dans son corps des millions de mots, des millions d’étonnements, d’émerveillements, de peurs. Ce sont les peurs et les désirs qui nous rendent vivants, même lorsqu’ils surgissent entre deux pages, dans l’obscurité d’une prison.
Il y a des instants dans la vie, aussi fulgurants que le sont les rêves, qui en un éclair nous projettent au ventre la violence sans bornes de notre fatale absurdité.
Quand je me réveille la nuit, je n'éclaire pas, je ne bouge pas, j'écris sous mes paupières, je dessine des mots de lumière sur la page obscure d'une insomnie.