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Critique de Montana


J'ai eu l'honneur de recevoir le livre de Myriam Frégonèse par les éditions L'Oiseau Parleur à l'occasion du Masse critique de septembre 2023.
Je dis bien "l'honneur", car j'ai rencontré une très belle plume pour une très belle histoire.
Oui, à la lecture du sujet, vous allez me dire "une belle histoire?" - Oui, oui, une belle histoire, même si celle-ci se déroule dans un asile (environnement peu banal) près de Vichy, en pleine seconde guerre mondiale lors de laquelle on a affamé les patients des asiles psychiatriques.
Ayant lu l'excellent livre d'Isabelle von Bueltzingsloewen, "l'hécatombe des fous" paru chez Flammarion, je trouve que ce qui s'est passé pendant la guerre est trop peu connu. J'ai donc trouvé intéressant et audacieux de situer l'histoire dans ce terrible contexte.

"Recoudre la nuit" est une roman court, ce qui ne l'empêche pas d'être également un roman dense et intense.
Le récit s'organise en petits chapitres, entrecoupés de notes issues d'autres auteurs venant éclairer le contexte de l'histoire. A d'autres moments, le récit prend la forme d'une lettre, d'un compte rendu de visite,...ce qui donne force et originalité à l'histoire. On avance ainsi dans ce récit hétéroclite qui vient former un tout cohérent et addictif tant on a hâte d'en découvrir plus au fils des pages.

C'est un roman choral dans lequel on découvre les patients de l'asile. Parmi eux, Violaine m'est apparue comme étant le pivot central. Elle est internée depuis 1942 pour avoir cousu sur son manteau l'étoile jaune imposée aux juifs. Ce personnage est touchant car Violaine est loin d'être folle. C'est un être à la fois simple, sensible et doté d'une force et d'une lucidité incroyable.
Les autres personnages sont aussi attachants qu'intéressants grâce à leur histoire personnelle singulière.

L'auteure, dont c'est le premier roman, est docteure en psychopathologie fondamentale et psychanalyste et dirige un établissement psychiatrique. C'est ce qui donne une dimension crédible aux situations évoquées.
C'est également un récit plein d'humanité, raconté dans un style fluide, et bizarrement doux et délicat pour parler de violence (violence de la guerre, violence du sort réservé aux patients des asiles, violence d'assumer son identité (ou pas)). Avec ce court roman, au travers du personnage du Dr Faure, qui dirige cet asile, Myriam Frégonèse fait une déclaration d'amour à son métier.

Carton plein pour "Recoudre la nuit"!
Merci à Babelio pour l'organisation de ses Masse Critique et Merci à L'Oiseau Parleur de m'avoir fait découvrir cette auteure.
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