AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de alouett


En 2007, Julien Frey décide de prendre contact avec son père. le problème, c'est qu'il ne le connait pas. Il sait juste qu'il habite à Limoges, qu'il est chauve, journaliste à France 3, marié, père de deux enfants et juif. Julien saute dans le train à destination de Limoges en espérant décrocher une entrevue avec ce père si mystérieux. Mais la rencontre est abrupte et le père sur la réserve. Ce dernier livre à son fils quelques informations sur l'histoire familiale… le ghetto de Varsovie, les camps, les morts… mais referme vite la discussion. C'est du passé.

Ces révélations ébranlent Julien. Il cherchera dans un premier temps à faire la connaissance de ses demi-frères puis, face au silence dans lequel ils se murent, Julien décide de partir à la rencontre du reste de sa famille ; son oncle, sa tante… C'en ainsi qu'en août 2013, il prend l'avion pour Jérusalem.



« Un jour il viendra frapper à ta porte ».

Ces mots, l'oncle de Julien Frey s'en rappelle encore. Plein de sagesse, le grand-père paternel de l'auteur avait averti son fils (le père de Julien) alors que ce dernier ne pensait qu'à fuir ses responsabilités paternelles. Car cet homme n'a jamais cherché à voir son enfant. « A 20 ans, on a autre chose à faire que d'être père. Ta mère voulait te garder, alors… j'ai laissé pisser ». C'est l'une des premières confidences que ce père fait à son enfant, désormais adulte. Cette confidence tombe comme un couperet et n'en appelait pas d'autre a priori. Pourtant, lors de la brève entrevue entre les deux hommes, celle-là même qui permet à l'auteur d'entamer son récit, il y aura d'autres mots. Aussi durs. Ils relatent brièvement l'histoire d'une famille endeuillée par la Shoah.

Un grand-père paternel d'origine polonaise, juif de surcroît, qui a perdu la quasi totalité des siens dans cette horreur nazie. le ghetto de Varsovie, puis les camps (Auschwitz, Dachau, Buchenwald… 5 en tout), sans compter les marches de la mort, le meurtre d'un de ses enfants et le reste… un traumatisme. Malgré tout, il a trouvé la force de reconstruire sa vie.

Julien Frey relate ici sa démarche personnelle. Initialement, alors qu'il allait devenir papa, il espérait renouer un lien – même ténu – avec son père et pouvoir ainsi répondre aux questions que sa fille ne manquerait pas de lui poser plus tard. Il était loin d'imaginer qu'il allait entendre de tels propos, que sa famille avait essuyé un tel drame, qu'il aimerait en connaître les moindre détails pour mieux pouvoir se les approprier et se situer dans cette histoire familiale… et loin d'imaginer que cette quête durerait près de 7 ans. Car si le premier contact avec son père date de 2007, ce ne sera qu'en 2013 qu'il prend la décision de partir à Jérusalem. Loin d'être satisfait de cette rencontre, il éprouve pourtant de la satisfaction d'avoir enfin concrétisé ce projet qui lui tenait à coeur. Des questions, il en avait donc tout un stock avant de voir son père pour la première fois mais le voilà qui repart avec d'autres questions, d'autres inquiétudes… et un besoin criant de comprendre et de mettre des prénoms sur ses aïeuls. le scénario présente sans difficulté les différentes étapes de son questionnement.

L'intégralité de cet article est disponible sur mon blog
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}