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Critique de Sarindar
Jean Froissart (peut-être né à Valenciennes en 1337 et mort vraisemblablement vers 1405, à Chimay).
Formé comme un clerc de son temps, avec tout ce que cela suppose de culture et de "savoir" (selon les critères de l'époque), il est entré au service de Philippa de Hainaut, qui était l'épouse du roi d'Angleterre, Édouard III.
Une partie des événements évoqués ici, il ne les a pas vécus lui-même, car il a écrit après leur survenue : on pense à la bataille de l'Écluse (Sluys) en 1340 et à celle De Crécy (1346), deux défaites majeures des Français face aux Anglais. L'auteur, malgré des informations de première main et maintes anecdotes, faits justement rapportés ou remarques intéressantes, est quand même manifestement l'homme d'un parti, se montrant évidemment résolument pro-Anglais dans le conflit naissant appelé la guerre de Cent Ans. Cela se remarque à maints détails : il voit les choses du point de vue anglais, c'est évident, et ne cesse de leur donner avantage et préférence, dans cette séquence ; les chiffres des forces en présence donnent souvent, voire presque toujours, une supériorité numérique aux Français pour mieux valoriser les succès des Anglais. Ne faisait-il cela que pour plaire à ceux qu'il servait ou était-ce le fait d'un penchant personnel marqué et d'une adhésion complète au programme géo-politique d'Édouard III ? Un peu des deux, sans aucun doute.
Il y a chez lui, une admiration profonde pour le fait chevaleresque, mais il oublie de dire que la manière de pratiquer la guerre, dans les rangs anglais, est assez peu chevaleresque, car l'infériorité numérique est souvent compensée par un fort recours aux archers, dont l'utilisation explique en grande partie les victoires remportées par Édouard III et son fils, le Prince Noir.
Sachant cela, on peut apprendre à lire Froissart avec le recul nécessaire et retenir de lui tout ce qui peut l'être.
François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
Formé comme un clerc de son temps, avec tout ce que cela suppose de culture et de "savoir" (selon les critères de l'époque), il est entré au service de Philippa de Hainaut, qui était l'épouse du roi d'Angleterre, Édouard III.
Une partie des événements évoqués ici, il ne les a pas vécus lui-même, car il a écrit après leur survenue : on pense à la bataille de l'Écluse (Sluys) en 1340 et à celle De Crécy (1346), deux défaites majeures des Français face aux Anglais. L'auteur, malgré des informations de première main et maintes anecdotes, faits justement rapportés ou remarques intéressantes, est quand même manifestement l'homme d'un parti, se montrant évidemment résolument pro-Anglais dans le conflit naissant appelé la guerre de Cent Ans. Cela se remarque à maints détails : il voit les choses du point de vue anglais, c'est évident, et ne cesse de leur donner avantage et préférence, dans cette séquence ; les chiffres des forces en présence donnent souvent, voire presque toujours, une supériorité numérique aux Français pour mieux valoriser les succès des Anglais. Ne faisait-il cela que pour plaire à ceux qu'il servait ou était-ce le fait d'un penchant personnel marqué et d'une adhésion complète au programme géo-politique d'Édouard III ? Un peu des deux, sans aucun doute.
Il y a chez lui, une admiration profonde pour le fait chevaleresque, mais il oublie de dire que la manière de pratiquer la guerre, dans les rangs anglais, est assez peu chevaleresque, car l'infériorité numérique est souvent compensée par un fort recours aux archers, dont l'utilisation explique en grande partie les victoires remportées par Édouard III et son fils, le Prince Noir.
Sachant cela, on peut apprendre à lire Froissart avec le recul nécessaire et retenir de lui tout ce qui peut l'être.
François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
