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Critique de Colchik


J'ai trouvé un charme désuet à ce roman. La pinède de la Gualdana est un monde clos, à l'image de ces châteaux anglais où se commet un meurtre entre gens de la bonne société. Ici, chacun a la distinction ou l'argent nécessaire pour occuper une villa au bord de la mer, dans une propriété surveillée par un bataillon de gardiens-jardiniers. L'hiver dessine un décor frileux autour des grands pins noirs, mais les personnages ont un savoir-vivre qui les protège délicatement des commérages et des bourrasques de vent sur la plage.
Pourtant quand les Zeme et le Comte Delaude disparaissent, la petite communauté est obligée de sortir de sa torpeur douillette pour se poser quelques questions qui resteront discrètes.
M. Monforti promène son humeur dépressive dans la pinède comme d'autres leurs animaux de compagnie. Il aère ses névroses avec soin, pour qu'elles lui gâchent juste ce qu'il faut de sa vie de célibataire oisif. Il lorgne la belle Mme Neri avec le détachement des vrais gentlemen et la pointe d'agacement des vrais égoïstes. La disparition de ses voisins va enfin lui donner un sujet d'occupation sérieux et l'occasion de goûter de la cuisine digne de ce nom chez la mère du maréchal Aurelio Butti, commandant des carabiniers.
Fruttero et Lucentini s'en donnent à coeur joie, les personnages pleuvent comme des flocons un soir de Noël, l'intrigue serpente à volonté et parfois on est aussi peu sûr que M. Monforti de s'y retrouver. Après tout, c'est seulement une question de charme, aussi ténu que le parfum des pins dans le vent iodé.
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