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Critique de MassLunar


Avec Burn the house down signé Moyashi Fujisawa dont c'est la première longue série, les éditions Akata nous présentent un thriller acéré, un huit-clos dans un foyer familial où vient s'incruster? telle un parasite (pour reprendre le titre du dernier film de Bong Joon-ho), une jeune femme déterminée à se venger et à reprendre ce qui lui revient

Comme l'annonce la première de couverture qui joue délicatement avec les yeux de braises de son héroïne, l'intrigue de Burn the house down est une quête hantée par les flammes, celles d'un incendie qui a brisé la famille d'Anzu Murata des années plus tôt lorsqu'elle n'était qu'une enfant. Désormais, la jeune femme peut préparer sa revanche. Elle se fait embaucher comme femme de ménage dans une riche demeure possédée par une belle matriarche, femme au foyer et mannequin à ses heures perdues.

L'infiltration peut commencer.

Ainsi, le scénario de Burn the house down m'a rappelé l'exceptionnel film de Bonh Joon-Ho, le multi-récompensé Parasite de par ce côté huit-clos familial avec des étrangers qui viennent s'incruster dans une bonne famille de bourgeois. En effet, on retrouve dans le manga de Fujisawa, une petite dimension sociétale, notamment à travers le personnage méprisable de la femme au foyer Makiko Mitarai qui a voulu progresser dans l'échelle sociale quitte à bruler les étapes... tandis qu'Anzu, propulsée dans une vie plus modeste, va tenter de reprendre ce qui lui appartient. Ce thriller s'avère aiguisée dans ses propos et la fausse douceur de ce premier tome qui introduit d'abord cette confrontation laisse présager de bons moments de suspense psychologique et un bon jeu de manipulation.

Pour renforcer cette tension prenante dans ce huit-clos, la mangaka opte pour un dessin plutôt épurée et ciselée qui joue sur les trames angoissantes et une bonne expressivité des personnages jouant agréablement avec des sentiments de faux-semblants comme les sourires en apparences d'Anzu et de Mikako. Il y a un jeu du paraitre que la mangaka arrive à bien mettre en valeur dans un premier tome qui ne va pas nouer de suite un climat de confrontation mais qui parvient à nous mettre en haleine.

L'écriture des personnages est plutôt fine comme notre héroïne qui cherche à se venger comme le montre son regard prédateur mais qui est loin d'être dénuée d'humanité. La matriarche est un personnage d'ambitieuse plus convenue mais qui peut réserver aussi quelques petites surprises par la suite, surtout quand on a connaissance de ses vraies origines sociales. le manga joue beaucoup sur cet aspect-là et s'amuse à passer au vitriol l'ambition sociale de certains qui peut mener à de sérieux drames. La mangaka met aussi en valeur l'utilisation abusive des réseaux sociaux et de ce narcissisme omniprésent qui anime la matriarche, déterminée à faire toujours plus de vue sur insta. Par contre, bien que la matriarche en prend pour son grade, j'espère que notre héroïne sera aussi traitée avec un peu plus de nuance ... quitte aussi à basculer dans davantage de machiavelisme ce qui pourrait se révéler interessant par la suite.

Burn the house down promet d'être une série qui va jouer aussi bien sur les apparences dans le pur sens du thriller à travers ce jeu d'infiltration au coeur d'une famille de riche troublé par un sordide secret et une réflexion plus critique sur ce même désir d'apparence et d'ascendance social.

Au final, qui est la véritable menteuse dans ce thriller prometteur ?

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