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Critique de RosenDero


La rivière noire sépare l'Aquilonie des territoires Pictes, mais la frontière n'est qu'administrative car les Aquiloniens envoyés en colons ne sont pas acceptés par les Pictes autochtones qui refluent au delà de la rivière noire pour mieux se préparer à la récupération de leurs terres par les armes. Ce sera sans compter sur Conan, mercenaire envoyé aider les colons, abandonnés par leurs dirigeants. Conan le barbare, celui qui ne supporte pas le joug de la civilisation, celui-là même qui se battit contre les Aquiloniens devra s'allier avec ses anciens ennemis pour vaincre un mal plus puissant et plus ancien...

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Cette adaptation de la célèbre nouvelle de R. E. Howard, fait remonter la série dans mon estime, car après un premier tome m'ayant laissé un goût mitigé, c'est ici une très bonne réalisation.
Tout est bien mis en place, les explications géopolitiques sont claires et ne paraissent pas ad hoc, d'autant que la couverture présente toujours une carte du monde bien utile ici pour localiser la rivière noire et la patrie des Pictes, peuple de sauvages emplumés qui feront face à la civilisation colonialiste. Car on reconnaitra sans difficulté l'histoire américaine sous la plume d'Howard, avec ses individus déguisés à la mode africaine et ses colons soi-disant civilisés mais totalement impérialistes.
Où est le bien et où est le mal ? Ici, on comprend petit à petit que les sauvages ne cherchent en vérité qu'à récupérer leurs terres, à sauvegarder leur mode de vie et leur autonomie ; on prendrait les armes pour moins que ça...
Et Conan dans tout ça ? S'il s'oppose aux forces démoniaques d'un puissant chaman picte (trop peu charismatique à mon goût, passé les premières planches où il n'était que suggéré), il ne les blâme pas et revient souvent sur son passé de barbare résistant à son tour à la colonisation.
D'ailleurs, la magie chamanique elle aussi n'est pas pointée du doigt comme maléfice païen mais plutôt comme puissante tradition séculière perdue, seule arme dont disposent les hommes libres pour résister à l'envahisseur. C'est un peu l'arc et les flèches face au canon et à la poudre, et c'est très déprimant...
Je regrette un peu le passage où l'on rencontre "le frère" car cela m'a semblé un peu flou et même si j'ai senti la référence Lovecraftienne, j'ai trouvé la résolution un peu rapide.

Conclusion : un grand tome haletant, sombre et violent, où, pour une fois et prouvant que cela n'est nullement nécessaire, les pin-up en détresse à bonnet XXL ou armure-bikini sont absentes. Mention spéciale à la postface explicative qui nous fournit les clés pour comprendre l'importance de cette nouvelle aux yeux d'Howard.
J'ai maintenant hâte de lire les autres tomes, mais ça ne sera pas pour tout de suite :(

P.S. : Si la frange n'est pas tendance, je ne suis pas certain que Conan et sa coupe footballeur vont bien vieillir...

P.P.S. : je ne suis pas spécialiste de l'oeuvre de R. E. Howard, mais je déduis de la tirade sur les rois que les différentes nouvelles doivent former un canevas avec une trame temporelle logique car, dans ma toute première plongée dans l'univers d'Howard, je me souviens parfaitement avoir lu, dans le Phoenix sur l'épée, que Conan y était, justement, Roi d'Aquilonie :)

P.P.P.S. : maintenant, va falloir que je demande au père Noël l'intégrale des nouvelles :P
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