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Critique de Alfaric


Pour ceux qui ont déjà lu les cycles "La Licorne" et "3 Souhaits" du même scénariste, il est évident que le bonhomme a de solides affinités avec l'univers des comics. Ici Mathieu Gabella, reprend, modernise et améliore le mythe du super-héros tout en le transposant au Moyen-Âge, Paris remplaçant Gotham City… Quel réjouissant programme n'est-ce pas ? blink
« Sous ce masque, il y a plus que de la chair. Sous ce masque, il y a une idée Creedy... Et les idées sont à l'épreuve des balles. » (V dans "V pour Vendetta")


Dans ce tome 3 intitulé "La Fête des fous" c'est traqués par les créatures du Roi de France dotées comme eux de super-pouvoirs que le Bourreau / le Batman et le Bouffon / le Joker n'ont d'autre choix que de s'unir ou de périr. Mais leur alliance n'a-t-elle pas été voulue pour faire d'une pierre deux coups, à savoir utiliser l'un pour débusquer et tuer l'autre ? C'est parti pour une partie de je sais que tu sais que je sais que tu sais...
Maintenant qu'on été bien explicitées les règles des pouvoirs et leurs liaisons avec la dynastie capétienne (l'anonymat accorde le pouvoir, donc le jumeau caché offre son pouvoir à son frère sur le trône), on joue avec le jour des fous où les pouvoirs sont déréglés car tout le monde perd son identité. Pour je ne sais quelle raison le Roi de France pense que le Bourreau et le Bouffon perdrait son pouvoir ce jour-là alors ceux de lui et ses créatures seraient renforcés : en fait il n'y a plus aucune limite pour les supers et les supers-pouvoirs des uns et des autres défient les lois de la physique quand ils ne déforment pas purement et simplement la réalité. Pour rappel le super-pouvoir du bourreau est celui de tuer : Paris survivra-t-elle à la confrontation des uns et des autres ???
Le Bourreau / le Batman et le Bouffon / le Joker ont changé, mais chassez le naturel il revient au galop : l'un est en quête de justice, l'autre en quête de vengeance... C'est donc leurs collègues créés de toutes pièces par le Roi de France pour se débarrasser d'eux qui doivent faire pencher la balance... Mais nous découvrons une famille royale à la fois bénie et maudite, avec un roi fratricide et parricide qui n'a pas supporté que son père et prédécesseur ait aimé quelqu'un d'autre que lui et un père et prédécesseur qui par amour paternel a donner la vie au mépris des lois de Dieu avant de donner sa vie par respect des Droits de l'Homme. Nous avons donc un émule de Geoffrey Lannister qui est prêt à tout et au reste juste parce qu'il lui est impossible de comprendre qu'il ne puisse pas assouvir tous ses désirs délirants, donc il rompt l'équilibre du pouvoir à ses risques et périls juste parce qu'il veut être « nec plus ultra » au lieu de « primus inter pares » (il est déjà en haut mais il veut être encore plus haut : c'est donc un monstre hypercapitaliste de plus enfanté par cette société ultralibérale et néoféodale de mes couilles encensée par la ploutocratie mondialisée qui nous pourrit la vie chaque jour que les dieux font).
Ce tome 3 rush quand même un peu voire beaucoup donc je ne lâche pas les étoiles, mais le dénouement est plein de promesses : le Bouffon / le Joker semble reprendre le rôle jadis dévolu au Mulet d'Isaac Asimov dans "Fondation", tandis que le Bourreau / le Batman semble reprendre le rôle jadis dévolu au Charles Xavier de Chris Claremont dans "X-Men" (version Wolverine, cela va de soi ^^). La transposition au Moyen-Âge de tous les codes super-héroïques est parfaite, et leur mariage avec la geste capétienne est d'une immense supracoolitude : Mathieu Gabella tu dois poursuivre cette série là !!!
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