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Critique de enitram34
Les soeurs Loubersac naissent et grandissent à Cazelles, dans un cadre pastoral, au milieu des collines qu'Espérie aime tant arpenter. Plus d'un an après que Léonie soit mariée, alors que Rosalie s'apprête à faire une entrée remarquée dans le monde auprès de son fiancé qui la dévore des yeux, les frères de Lestienne font irruption dans la vie d'Espérie.…
L'histoire d'Espérie se mêle à la grande histoire. À la lutte des femmes pour leur indépendance, à l'époque où adopter la cigarette était un moyen pour les femmes de s'affirmer, où les féministes n'avaient d'autre choix pour se faire entendre que les excès de langage et les actions fortes, où le sort des femmes qui attendent un enfant hors-mariage était souvent tragique. Selon leur condition sociale, elles sont mariées de force ou répudiées. L'avortement opéré dans des conditions désastreuses est souvent synonyme de mutilation ou de mort, traitées comme des pécheresses dans les hospices elles sont souvent condamnées à abandonner leurs bébés.
Et la guerre arrive….
Je trouve les échanges épistolaires vraiment très beaux. À travers ces lignes, on perçoit aussi bien les émotions des soeurs et leurs occupations quotidiennes qu'une image d'une partie de la société de l'époque. La correspondance avec Thibault, par son ton si naturel, m'a beaucoup plu aussi.
Certains passages m'ont marquée plus que d'autres : l'enfance d'Espérie dans les collines, l'escapade à Sète, la complicité des filles lors de la fuite du couvent, l'amour inconditionnel d'Espérie pour son père.
J'ai découvert Suzanne Gachenot avec son premier roman "Marguerite". J'ai immédiatement été conquise par son écriture, simple et immersive, et par la façon dont elle donne vie à ses personnages. Depuis j'ai lu "Sombre été" avec le même plaisir.
Autant j'ai retrouvé ici cette plume dont je me délecte à chaque roman, autant je n'ai pas eu pour son héroïne l'attachement que j'ai pu ressentir pour les précédentes.
Pourtant j'ai adoré beaucoup de personnages, tout aussi précieux au récit qu'Espérie. C'est assez inhabituel mais je me suis prise à guetter l'apparition de ces personnages, moins intéressée par l'impact des décisions d'Espérie sur sa propre vie que sur celle des autres. L'auteure a créée des figures très marquantes qui me sont rapidement devenues familières : comme Rosalie, qu'on voit s'épanouir pour devenir cette jolie femme à la mode qui donne le ton, pleine de peps, personnage joyeux et lumineux ; le sombre Thibault qui s'est incliné dans l'intérêt général ; ou Charles l'amoureux. Et d'autres moins importants mais brossés avec réalisme et finesse : Hortense si sympathique ou Antoinette la vieille bique aigrie et sans coeur qu'on adore détester …
Avec Espérie l'auteure nous livre un personnage différent, et il est certain qu'elle ne l'a pas voulue fragile !
Si on ne peut qu'admirer la richesse du personnage, au plus se dévoilait sa personnalité, au moins elle m'était sympathique. Tant de petites choses me déplaisent en elle … mais difficile de faire la différence, entre ce qui résulte de mon inclinaison personnelle, et ce qui provient de l'image que l'auteure a sciemment construire. En tout cas bien loin des héroïnes mièvres, Espérie est une femme d'une autre trempe.
Une femme intelligente, prête à se battre et à s'engager pour faire évoluer les mentalités et la liberté des femmes.
Parce que ce portrait de femme est très fort, Espérie ne peut pas laisser neutre : vous allez sans doute l'adorer … (ou pas, comme moi).
Je recommande ce roman aux amateurs de belle littérature, d'histoires plantées dans le passé, de personnages forts, d'hommage aux femmes pour qui la liberté est vitale et qui la paient cher.
L'histoire d'Espérie se mêle à la grande histoire. À la lutte des femmes pour leur indépendance, à l'époque où adopter la cigarette était un moyen pour les femmes de s'affirmer, où les féministes n'avaient d'autre choix pour se faire entendre que les excès de langage et les actions fortes, où le sort des femmes qui attendent un enfant hors-mariage était souvent tragique. Selon leur condition sociale, elles sont mariées de force ou répudiées. L'avortement opéré dans des conditions désastreuses est souvent synonyme de mutilation ou de mort, traitées comme des pécheresses dans les hospices elles sont souvent condamnées à abandonner leurs bébés.
Et la guerre arrive….
Je trouve les échanges épistolaires vraiment très beaux. À travers ces lignes, on perçoit aussi bien les émotions des soeurs et leurs occupations quotidiennes qu'une image d'une partie de la société de l'époque. La correspondance avec Thibault, par son ton si naturel, m'a beaucoup plu aussi.
Certains passages m'ont marquée plus que d'autres : l'enfance d'Espérie dans les collines, l'escapade à Sète, la complicité des filles lors de la fuite du couvent, l'amour inconditionnel d'Espérie pour son père.
J'ai découvert Suzanne Gachenot avec son premier roman "Marguerite". J'ai immédiatement été conquise par son écriture, simple et immersive, et par la façon dont elle donne vie à ses personnages. Depuis j'ai lu "Sombre été" avec le même plaisir.
Autant j'ai retrouvé ici cette plume dont je me délecte à chaque roman, autant je n'ai pas eu pour son héroïne l'attachement que j'ai pu ressentir pour les précédentes.
Pourtant j'ai adoré beaucoup de personnages, tout aussi précieux au récit qu'Espérie. C'est assez inhabituel mais je me suis prise à guetter l'apparition de ces personnages, moins intéressée par l'impact des décisions d'Espérie sur sa propre vie que sur celle des autres. L'auteure a créée des figures très marquantes qui me sont rapidement devenues familières : comme Rosalie, qu'on voit s'épanouir pour devenir cette jolie femme à la mode qui donne le ton, pleine de peps, personnage joyeux et lumineux ; le sombre Thibault qui s'est incliné dans l'intérêt général ; ou Charles l'amoureux. Et d'autres moins importants mais brossés avec réalisme et finesse : Hortense si sympathique ou Antoinette la vieille bique aigrie et sans coeur qu'on adore détester …
Avec Espérie l'auteure nous livre un personnage différent, et il est certain qu'elle ne l'a pas voulue fragile !
Si on ne peut qu'admirer la richesse du personnage, au plus se dévoilait sa personnalité, au moins elle m'était sympathique. Tant de petites choses me déplaisent en elle … mais difficile de faire la différence, entre ce qui résulte de mon inclinaison personnelle, et ce qui provient de l'image que l'auteure a sciemment construire. En tout cas bien loin des héroïnes mièvres, Espérie est une femme d'une autre trempe.
Une femme intelligente, prête à se battre et à s'engager pour faire évoluer les mentalités et la liberté des femmes.
Parce que ce portrait de femme est très fort, Espérie ne peut pas laisser neutre : vous allez sans doute l'adorer … (ou pas, comme moi).
Je recommande ce roman aux amateurs de belle littérature, d'histoires plantées dans le passé, de personnages forts, d'hommage aux femmes pour qui la liberté est vitale et qui la paient cher.
