AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Melieetleslivres


Si j'ai foncé sur ce livre sans même y réfléchir, c'est que l'intrigue de ce thriller se passe dans les Iles Feroë, et que ça parle du grind. le grind, ou grindadráp, c'est une tradition de l'horreur depuis des centaines d'années dans ces Iles, situées entre l'écosse, la Norvège et l'Islande. C'est un archipel volcanique rattaché au Danemark, qui ne veut surtout pas parler de cette histoire.
En fait, plusieurs fois par an, lorsque des pécheurs Féringiens repèrent un groupe de baleines-pilotes, aussi appelées globicéphales, ils se joignent entre eux, les bateaux se groupent, les féringiens et les touristes courent à la crique vers laquelle se dirige la centaine de baleines, les bateaux poussent le groupe vers la plage, les féringiens, hommes, femmes, enfants, armés de couteaux et de haches se précipitent vers l'eau et tuent toutes les baleines. Toutes. En leur coupant la tête, et les éventrant. Ensuite, les participants se partagent la viande. (En fait, surtout la peau et la graisse). C'est de la nourriture de Viking, comme lorsqu'il n'y avait pas de commerces avec d'autres choix. Ils tuent en moyenne 1 800 baleines par an. Pour une population de 52 110 personnes.

La face noire, cachée des Féringiens c'est leur attachement à leur propre territoire, à leurs traditions, à leur indépendance : ils ne se considèrent pas comme européens, ils refusent de signer la moindre convention sur la protection de la vie sauvage et des oceans, et ils luttent pied à pied depuis plus de vingt ans avec l'ONG Sea Shepherd, qui a tout fait pour essayer d'empêcher les Grind. Et ils ont réussi à passer une loi qui interdit à Sea Shepherd d'entrer sur leur territoire. J'ai mis tout en dessous deux vidéos pour que vous voyiez de quoi je parle. J'arrête là, parce qu'une fois que je suis lancée sur les Féringiens et leur Grind, je suis intarissable.

L'histoire : Raphaël, violoncelliste solo, est un homme brisé. Divorcé depuis onze ans, il n'a pas de nouvelles de son ex-femme ni de sa fille Maude. Il a plongé dans la dépression, l'alcool, la drogue, et il a perdu sa place au sein d'un orchestre de renom, il se contente désormais de petits contrats avec un quatuor, c'est tout. Son violoncelle est son seul ami.
Lorsque son ex-femme, après onze ans de silence l'appelle après un concert, il est éberlué. Pourquoi prend-elle contact maintenant alors que depuis onze ans il essaie de les retrouver ? En fait son ex-femme lui apprend que Maude, leur fille, a disparu. Elle était en vacances pour quinze jours aux Iles Féroé, à faire des randonnées, or son petit ami est rentré seul, car Maude est introuvable. Quand son ex-femme remue ciel et terre pour avoir des pistes, c'est par téléphone. Raphael, lui, fait son sac, en embarquant son violoncelle et part aux Iles Féroé. Bilingue, il parle anglais comme la plupart des gens de l'archipel, mais ne comprend pas le Féringien.

Il débarque, un peu sonné par l'accueil très froid à la sortie de l'aéroport, lorsqu'il parle de la disparition de sa fille. La police féringienne aussi, dit qu'elle a autre chose à faire : un procès s'ouvre contre des membres de l'ONG Ocean Keeper accusés d'avoir tué l'un des leurs. Et en avançant dans sa propre investigation (le Consulat de France, etc) il apprend que Maude faisait partie d'Ocean Keeper. Raphaël ne connaissant absolument rien aux Féroé ni au grind, apprend peu à peu avec l'un des rares iliens qui n'approuvent pas cette tradition cruelle, et avec deux ou trois activistes de l'ONG. Il commence à chercher sa fille, en repassant sur les chemins qu'elle a pris.

Ne connaissant pas sa fille, ce qu'elle est devenue après ces onze ans, il essaye toutes les pistes et tous les endroits qui peuvent lui apprendre qui elle est, même si les gens du cru sont plutôt en colère lorsqu'il s'agit d'une activiste. Il se heurte non seulement aux groupes identitaires, plutôt violents, au climat austère de l'archipel battu par des vents glacés, des tempêtes où si l'on reste dehors on peut mourir. Lorsqu'il retrouve la carte mémoire de la caméra go-pro de sa fille, dans un sac-collier sur une plage, les brumes noires des Féroë s'épaississent.

Si j'ai aimé la beauté de la nature, sa violence décrites merveilleusement bien par l'auteur, si j'ai aimé cet homme qui vit à peine, dans ses propres pensées d'homme dépressif, j'ai trouvé que c'était un peu au détriment de l'intrigue. Et beaucoup de questions restent sans réponse, à la fin.


Lien : https://melieetleslivres.fr/..
Commenter  J’apprécie          242



Ont apprécié cette critique (24)voir plus




{* *}