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Critique de Patsales


J'ai découvert Richard Gaitet en apprenant qu'il était l'inventeur du Prix de la Page 111 qui récompense la meilleure page 111 des livres de l'année. Ce qui m'avait ravie. J'ai appris depuis qu'il a aussi imaginé le prix de Chlore qui récompense la meilleure scène de piscine. le prix de Chlore! Or, qu'y a-t-il de plus poétique que le jeu de mots? N'est-ce pas l'une des plus délicieuses façons qui soient de faire se télescoper deux réalités a priori invisibles l'une à l'autre, ici les piscines et le monde germano-pratin, à faire pâlir de jalousie un parapluie en quête d'une machine à coudre...
Donc, quand j'ai appris que le joyeux Gaitet avait décidé, en compagnie d'une petite troupe de doux dingues de son espèce, de remettre ses pas dans ceux de Rimbaud pour une nouvelle traversée des Ardennes, me suis-je précipité sur l'ouvrage qui porte le merveilleux titre de Rimbaud Warriors.
Bon, après, évidemment, c'est un peu comme les bandes-annonces de certains films: on ne gagne pas grand chose à aller voir sur 90 minutes ce qui nous avait réjouis en 3. de temps en temps affleure ce qui aurait pu être: la victoire de la poésie sur le temps qui passe avec ce patron d'un restaurant de tacos qui fonce acheter du jambon, du beurre et des tartines en apprenant que 150 ans plus tôt le Cabaret-Vert siégeait en lieu et place de son établissement et que Rimbaud y commandait " [...] des tartines / de beurre et du jambon qui fût à moitié froid." Ou la découverte brutale du fossé qui sépare le gamin sur-doué qui jouait sa vie avec les citadins en quête de sensations qui sont partis sans même un sandwich, croyant naïvement trouver des super-markets ouverts 24h./24 entre Fumay et Givet. Ou le désespoir d'une région bien loin de l'opulente province où Rimbaud conspuait la bourgeoisie triomphante quand désormais le chômage y tue toute envie.
Restent quelques anecdotes pas très saillantes et des calembours à la pelle, dont celui-ci, qui a fait ma journée: le créateur du personnage de Rambo a toujours affirmé qu'il s'était inspiré de notre Arthur national à cause "d'Une saison en enfer", titre qui selon lui condensait toutes les souffrances de son prisonnier de guerre torturé au Vietnam; le cas béret vert".
🤩🤩🤩
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