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Critique de LunaZione


Chez Harlequin, les résumés sont mis juste après les couvertures dans leur ebook. C'est rare que je prenne le temps de les lire sur les livres papier mais, ayant du mal à résister à une page de lecture, j'ai pris le pli de les lire dans les ebook. Pour le meilleur et, parfois, pour le pire. Dans le cadre de Better Than Friends, c'est plutôt une bonne chose : le résumé m'a clairement mis en appétit pour découvrir cette romance. 

Sur le papier, je trouvais les thématiques abordées plutôt originales et, d'une certaine façon, d'utilité publique. Jusqu'à présent, je ne pense pas avoir déjà lu une romance (vraiment romance) ayant pour héroïne une (ex-)femme battue. Ça m'est déjà arrivé de croiser de genre de personnage mais l'intrigue policière prenait toujours le dessus sur le reste. Là, il y a tout de même un petit côté policier mais ce n'est clairement pas le sujet principal. 
J'ai également apprécié le fait que Hayden soit aveugle. J'aime bien les héros qui sont différents et je trouve ça bien d'avoir des personnages handicapés dans ce genre d'histoire. Un quart des français sont porteurs d'un handicap alors je trouve ça chouette d'avoir un héros sexy et indépendant dans lequel ils peuvent reconnaitre certaines de leurs difficultés. Par contre, j'ai trouvé que cela faisait beaucoup tout ça entre la maltraitance de Gwen, son ex pervers narcissique, l'handicap de Hayden, les séquelles de son accident et toutes leurs fêlures mentales. C'est du lourd et, pourtant, l'auteure donne un ton assez léger à tout ça. Pour le coup, ça ne m'a pas semblé très crédible. J'ai trouvé que leurs actes n'étaient pas en accord avec le récit qui les accable.
J'ai été également mal à l'aise avec le retour de l'ex de Gwen et le peu d'importance que chacun y prête, Gwen la première. C'est sans doute facile pour moi de dire ça, découvrant les choses d'un point de vue extérieur mais j'aurais pensé que la jeune femme serait particulièrement attentive à tout ça. Quoique, aller se réfugier chez sa mère pensant y être en sécurité alors que c'est le premier endroit où on la chercherait est déjà assez crédule. Je suis sûrement assez naïve sur le sujet mais, vu que Gwen était passée devant la justice concernant son compagnon et avait été reconnue victime, je m'attendais à ce que les Hommes de loi et sa psy' prennent davantage au sérieux les événements - notamment troublants voire violents - qui l'entourent. J'ai également été surprise que son entourage ignore tout de ce qu'elle a subit d'autant plus qu'elle bénéficie d'une injonction d'éloignement. D'une certaine façon, je n'ai pas trouvé ça très crédible même si je sais que tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son (ex-)compagnon, qu'elle ait déjà porté plainte ou non. Pour le coup, j'ai envie de croire que nos forces de l'ordre arrivent à temps dans la plupart des cas.
Même si Gwen et Hayden m'ont bien plu, je n'ai pas vraiment été sensible à leur histoire. Je les ai trouvé trop torturés personnellement de leur côté pour réussir à croire que cela puisse marcher entre eux. Je crois qu'il faut être bien dans sa tête pour déduter une belle relation. La commencer dans le tourment c'est, pour moi, le risque de faire des fondations bancales. Alors, c'est davantage l'intrigue autour de l'ex de Gwen qui m'a intéressée. Même si l'on voit rapidement là où Kim GALÉ veut en venir, je l'ai trouvée bien menée et plutôt respectueuse de l'échelle ascendante des événements que l'on découvre dans les témoignages d'ex-victimes.

J'ai trouvé Gwen assez sympathique mais n'ai pas vraiment retrouvé en elle l'inquiétude et la peur que l'on voir chez les jeunes femmes ayant eu son passé, racontant leur histoire dans les reportages sur la maltraitance conjugale. En soit, c'est chouette de ne voir que les bons côtés comme elle, mais autant de naïveté et d'optimisme m'a étonnée après tout ce qu'elle a vécu. J'ai aussi été gênée par plusieurs incohérences autour de son personnage, par exemple, il est dit qu'elle a trouvé un emploi d'instit' en école primaire près de chez sa maman alors qu'au cours d'un flash-back, on apprend qu'elle enseignait dans un collège : c'est assez étonnant vu que ce sont deux professions et donc concours différents et, qu'à ma connaissance, il n'y a pas de passerelles entre les deux en France (pour une fois qu'une romance Harlequin se passe en France !)...
De même, Hayden ne m'a pas particulièrement charmée. Son ambivalence entre la sympathie qu'il a pour tous le monde et ses démons qui le hantent m'a laissée assez perplexe. Je sais que tout n'est pas toujours blanc ou noir mais, dans son cas, c'est blanc et noir sans aucune trace de gris. 
J'ai été mise un peu mal à l'aise par les proches à la fois envahissants et peu présents de Gwen et Hayden. On sent qu'ils sont bien entourés et, pourtant, ils semblent bien seuls et mal accompagnés dans ces moments préoccupants. J'imagine mal ma famille agir comme la leur et j'ai donc trouvé ça dommage pour eux.

L'écriture de Kim GALÉ est agréable, enjouée et dynamique. Même si elle est très présente, elle ne sied pas vraiment à la gravité des thèmes abordés. Ça me rappelle un jeune prodige du piano qui avait joué avec beaucoup d'entrain et de légèrement la Marche Funèbre de MOZART : dans les deux cas, cela n'enlève rien au talent, c'est juste l'émotion qui n'est pas en adéquation avec les évènements décrits.
Une lecture agréable bien que pleine de petits défauts.
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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