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Critique de nadejda


Ce roman se déroule en 1934 dans une atmosphère de complots, intrigues et assassinats qui se développent au cour des années 30 en raison de la crise économique et d'une instabilité gouvernementale croissante qui avec la collusion politico-financière et journalistique va favoriser la montée des ligues d'extrême droite avant de déboucher sur un nouveau conflit.
Le premier chapitre nous fait faire connaissance d'un certain Boillot, l'un des six commis confinés dans une salle obscure d'un ministère du VII arrondissement de Paris :
«Des six commis, Boillot est le plus jeune et le plus enclin à laisser son regard vagabonder par les fenêtres du ministère. A lui va revenir l'honneur d'une aventure extravagante et atroce, une brèche dans la mince cloison qui sépare les vies rangées et heureuses du chaos général du monde»
Boillot va être convoqué, sans passer par la hiérarchie, par ce qu'il croit être un haut fonctionnaire et se voir confier une mission alors qu'il n'est qu'un obscur subalterne, un néophyte sans soupçon. le pauvre naïf qui se pense élu, va se retrouver à Marseille perdu, sans comprendre quel rôle on lui fait vraiment joué dans une affaire dont les enjeux le dépasse totalement.
A Marseille se trouve également Henri Fèvre et son amie Odile (alias Marie-Laure, alias Dora) qui vont entrer en contact avec Boillot.

Henri Fèvre, lui, a quitté la France pour les Etats-unis une dizaine d'années auparavant suite à des ennuis. Il y a fait la connaissance de Nikola Tesla physicien et inventeur qui va le charger, lui-aussi, d'une mission : retourner en France pour récupérer les papiers d'un certain David Russell Babbitt professeur à l'université de Columbia que Tesla a bien connu, parti depuis 18 ans en Europe lors de l'entrée en guerre des Etats-unis, aux agissements troubles. Ce Babbitt vient de mourir d'une crise cardiaque. Il est aussi connu sous le nom de Bertrand Everett auteur de romans policiers. Fèvre est fier de la confiance qui lui est faite et intéressé par l'argent offert pour ses services.

Fèvre et Boillot ont été tous les deux distingués, avant tout, pour leur ingénuité et vont se trouver pris dans un jeu de colin-maillard qui peut se révéler tragique.
Mais en fait, ils permettront peut-être de vérifier cette anecdote «d'un amateur d'échecs qui parvint à vaincre un grand maître simplement en le déconcertant par des mouvements dépourvus de logique»p313
Quant au «Soviet des fainéants», groupe de jeunes rebelles qui voulait refaire le monde, qu'a bien connu Henri Fèvre à Paris avant son départ pour les Etats-Unis, il se réunissait au Zouave endormi. Ses anciens membres et quelques «apaches» qui fréquentaient le Zouave vont se retrouver mêlés à cette histoire dont un homme de l'ombre tire les ficelles.

Voilà mis en place quelques éléments de ce roman foisonnant de 520 pages, feuilleton aux multiples rebondissements qui tient en haleine et garde ses mystères jusqu'au bout, frôlant le roman policier et le roman d'espionnage sur fonds historique, dans lequel on se laisse mener avec délices. La construction est sans failles, le ton, à l'occasion, plein d'humour et aussi de poésie. L'ambiance générale peut rappeler Fantomas, les brigades du tigre, le mystère de la chambre jaune etc.. l'auteur a su recréer parfaitement Paris et la province française de cette époque.
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