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Critique de yann-frat


Où je l'ai acheté ?
A l'aéroport de Marseille, intrigué par le personnage.

Résumé
Retour sur la brève carrière de Mathieu Gallet à la tête de l'INA et de radio France (#le bureau en palissandre)

Style
Très structuré comme un réquisitoire (et ce n'est pas un hasard). L'auteur n'est soi-disant pas là pour se défendre… Mais un peu quand même.

Oui…
Si vous avez besoin d'ouvrir les yeux sur l'endogamie hallucinante de notre « élite d'état » lisez ce livre. On comprend que les grandes administrations se gèrent entre une centaine de personnes venues du même milieu, habitant tous Paris et dont les carrières se font et se défont au fil des amitiés des uns et des arrivées au pouvoir des autres.
L'auteur répète à longueur de ligne que lui ne vient pas du même milieu… Mais on comprend aussi qu'il n'est pas sans relations, ni totalement en dehors du milieu qu'il décrit. Cela dit ce milieu est si petit qu'une fois dedans je pense qu'on a vite fait de connaitre tout le monde.
De façon plus anecdotique l'auteur à mon âge et nous avons grandi à 50 kilomètres de distance (ce que j'ignorais) et donc, lorsqu'il décrit son enfance et sa relation à Bordeaux c'est assez troublant (mais je sais bien que cela ne concerne que moi)

Non…
Tout d'abord ce texte est parfaitement vain et en le refermant on se demande encore pourquoi il a eu « besoin » de l'écrire. S'étant juré craché au début du texte de ne pas parler de la rumeur qui l'a lié à Macron, il ne fait en fait que ça, proposant même que cela est la seule vraie raison de son éviction de Radio France (ce qui semble vrai à priori d'ailleurs mais en quoi cela change quelque chose ?). Je pensais lire quelque chose de plus analysé et avec une hauteur de vue plus intéressante mais j'ai l'impression de lire les mémoires d'un vieil artiste qui meure d'envie de refaire un dernier tour de piste sur les scènes de France et ressasse ses vieux tubes. Cela dit on peut le comprendre, il est fort mal loti, avec sa nouvelle « start-up » montée en 6 mois, il ne gagne que 8000 euros par mois (dixit je n'invente rien), alors c'est dur.
Même chose avec son rapport à l'homosexualité. Il jure d'en faire un non sujet mais y revient tout le temps… Honnêtement je suis sidéré de lire de tels propos de la part d'une personne plus jeune que moi, c'est visiblement un poids pour lui mais cela tient à lui plus qu'autre chose, il croit annoncer quelque chose en expliquant en détail sa vie privée mais il n'explique rien que de très très banal… Sauf à noter qu'il confond « uraniste » avec homosexuel, sachant que ce mot désuet est synonyme de « pédéraste » et que l'auteur se vante de sortir avec quelqu'un de 20 ans de moins que lui… Il y a vraiment des blagues qui ont trop duré.
Enfin, quant à la rumeur avec Macron je suis sidéré qu'il ne comprenne pas que c'est très ancien et très profond de juger la virilité du chef : un chef ça doit tirer des coup (de feu ou de bite) ; Macron n'a pas fait l'armée du tout et il est sans enfant, c'est donc un véritable problème dans l'inconscient collectif que l'on ne peut ignorer (et a surement un lien avec la violence sans limite des gilets jaunes qui voulaient « prendre le chef par les couilles »). La rumeur de l'homosexualité est donc parfaitement logique puisqu'elle rassure (le chef « tire » autre chose que Brigitte (vague figure maternelle donc frappée d'interdit), c'est donc un homme, un vrai) et explique la duplicité latente analysée ou ressentie (…). Aujourd'hui avec l'homosexualité c'est d'abord le mensonge que l'on reproche aux gens (quand ils ont « menti » ou « caché ») que la réalité d'une vie qui est assez bien acceptée en moyenne en france. A méditer.

Au final…
Bof, bof, bof. Sur le triangle « Pigasse/ Gallet / Macron » soit le trium vira de nos flamboyants quarantenaires « d'élite » je finis donc la deuxième bio et je suis à nouveau bien déçu… Aucune audace, aucun changement, aucune vision, j'ai franchement l'impression de lire des livres écrit par des personnes de deux ou trois générations au-dessus de moi… A croire que la modernité n'atteint décidemment pas les grandes écoles. Mais c'est le propre de l'élite comme de la bourgeoisie : leur première mission est d'abord de se conformer aux usages des anciens afin transmettre un patrimoine intact. L'auteur semble donc bien à sa place dans les deux.
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