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Critique de iris29


Je n'aurais jamais entendu parler de ce roman, si on ne me l'avait pas conseillé en série télévisée. Quelques recherches plus tard… apprenant que ce livre avait obtenu le prix Nobel de littérature ,( et de toutes façons, préférant toujours commencer par l'oeuvre originale ), je me suis attelée à cet immense pavé . Je ne dis pas cela de façon péjorative, quand j'aime, je ne compte pas les pages ! Mais force est de constater que cela fait une semaine que je vis avec la famille Forsyte… ( 793 pages avec une typographie absolument minuscule , dans mon édition reliée de cuir. Et un deuxième tome m'attend !)

C'est en 1906 que John Galsworthy publie" le Propriétaire", 1° volume de " Forsyte Saga" qui raconte l'histoire de la famille Forsyte sur trois générations.
Eux , ce sont de grands bourgeois londoniens, dont l'ancêtre (le premier Jolyon Forsyte) était propriétaire fermier.
Ils sont propriétaires fonciers, administrateurs, éditeur, négociant en thé et leurs enfants seront notaire, artiste peintre…( Les femmes bien-sûr, ne travaillent pas et vivent sous le toit protecteur d'un frère ou d'un mari ). Tout ce petit monde vit en bonne intelligence , jusqu'au jour où, la petite fille , June, présente son fiancé à la famille. Il est architecte, autrement dit pour l'époque : sans le sou.
C'est la première incursion dans leur monde feutré d'une personne différente et, la vie de certains membres de la famille en sera , à jamais impactée pour le pire ou pour le meilleur …

En choisissant comme titre du premier ouvrage, " le propriétaire", John Galsworthy savait ce qu'il faisait , car à l'époque, un homme était propriétaire de ses biens matériels mais également de son épouse… laquelle ne pouvait pas demander le divorce , elle devait attendre que son mari le demande. Une femme issue de la bourgeoisie avait sa chambre mais ne pouvait s'opposer à ce que son mari y rentre. Et en cas de rapports sexuels non consentis par la femme, on ne parlait pas de viol. En ce temps là, les jeunes filles ne savaient absolument pas à quoi s'attendre le jour de la nuit de noce, et parfois (souvent !) , c'était une mauvaise surprise….
A travers ce portrait de famille, c'est toute une étude de moeurs que fait l'auteur , d'une société anglaise qui passera de l'époque Victorienne au début du 20ième siècle et des femmes qui verront leurs libertés augmenter.
Cette histoire commence en 1886, avec les fiançailles de mademoiselle June et se termine vers 1920 (dans ce premier tome). Et si on survole l'époque , la guerre, les changements , l'auteur s'attache plus spécifiquement aux pas de quelques membres emblématiques de la famille Forsyte , tout comme Zola l'a fait avec les Rougon- Macquart, mais, ce dernier de façon plus détaillée, plus percutante.
Au delà de l'oeuvre magnifiquement ambitieuse , cela a été pour moi, un vibrant témoignage (même s'il est fictif…) sur la vie que pouvaient avoir nos ancêtres des deux derniers siècles passés.( Bien sûr cela se passe à Londres, mais cela pourrait être Paris… ).
Quand le personnage de Soames , nostalgique , dit adieu à une maison décorée à la mode victorienne , quand il réfléchit au temps qui passe , la société qui change , les membres de sa famille disparus, les fantômes qu 'il revoit assis sur les canapés de la maison …
Le premier Forsyte , a accumulé des biens, deux autres générations ont suivi . Mais qu'en sera t-il des descendants ? le personnage de Soames ( avoué) ,est le seul qui soit obsédé par l'argent (en gagner, le faire fructifier, le conserver, le transmettre )… Oui, qu'en sera -t-il des descendants, beaucoup plus " sensibles" ?Déjà certains cousins vivent sur leurs "acquis"… Je le saurai en lisant la suite. Les idées socialistes ont déjà atteint certains personnages.
Un regard à 180° sur le 19 et 20 siècle.
Une galerie de portraits. De bien jolis papillons épinglés par Monsieur Galsworthy, que ces membres de la famille Forsyte…
Intéressant, diablement intéressant et très agréable à lire..
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