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Critique de lebazarlitteraire


Au début du roman je me suis laissée prendre facilement. L'ambiance est de suite sympa car, même si tout se déroule dans un monde imaginaire, on a l'impression de se retrouver en Italie : décors, noms des îles, costumes, gondoles… Tout pour faire rêver et planter un environnement majestueux et même romantique.

Le style d'écriture est également pas mal, même si je trouve qu'il y a parfois soit des répétitions, soit des passages pas assez détaillés, notamment au niveau de l'univers de Caraval. Même si je comprends la volonté de ne pas tout dévoiler de suite, puisque c'est le propre de ce monde, le lecteur reste parfois trop dans le flou et ne comprend pas ce qui se passe. Mais la plume de l'auteur (et celle du traducteur pour le coup) est très agréable et cela permet de rentrer facilement dans l'univers.

Malgré plein de points négatifs que je peux trouver au livre (cf ci-dessous), il y a tout de même des personnages sympas, comme le voyant, Nigel. Je ne peux pas en dévoiler plus sur lui, mais juste dire que sa façon de prédire l'avenir est vraiment originale.

Cependant, je ressors très mitigée de ma lecture. Elle commençait bien et quelques points dans le récit ont retenu mon attention, mais les grosses incohérences parsemées et certains comportements de personnages que je n'ai pas aimé, font que je n'ai pas accroché au final. Tout ce que je dis ci-dessous est sans spoil, car tout est dit dans le résumé ou se devine dès le début, dans le premier quart du roman. Mais si vous ne voulez pas vous dévoiler quoi que ce soit, abstenez-vous de lire.

Tout d'abord, Scarlett n'arrête pas de répéter qu'à cause des maltraitances de son père, désormais elle sait repérer le mal du bien, qu'elle sait quand un homme lui ment et qu'elle ne se laissera pas berner. Pourtant elle ne fait que ça tout au long du livre, se laisser avoir par des tas de gens. Par exemple, elle dit clairement qu'elle n'a pas confiance en Julian et pourtant elle suit tout ce qu'il dit.

Au tout début du livre on comprend aussi que Scarlett rêve depuis des années et des années de pouvoir participer au jeu qu'est Caraval, donc on se dit que logiquement elle sait de quoi il retourne. Peu de choses sont dévoilées au lecteur sur ce qu'est ce jeu, mais on se dit qu'on en sera plus au fur et à mesure, grâce à Scarlett. Seulement, une fois sur l'île où se déroule le jeu, on se rend compte qu'elle ne comprend pas ce qui s'y passe et qu'elle ne connait rien du tout. Pas une seule petite règle. Qu'est-ce qui pouvait donc bien l'attirer dans un jeu qu'elle ne connaissait pas en réalité ? Juste le fait de savoir qu'il y avait de la magie ? Ce n'est pas assez et surtout pas cohérent par rapport au discours qu'elle tenait. Et la lectrice que je suis s'est sentie complètement perdue ; aucun élément ne me permettait de me raccrocher à l'univers de Caraval comme je l'aurai voulu, rien ne m'a permis de m'immerger dans ce monde, je me posais sans cesse trop de question sur la tenue de ce jeu.

D'ailleurs, une fois dans Caraval, Scarlett se laisse berner par tout le monde. Elle pose des questions à beaucoup de personnes, dont Julian, sur ce qui se passe dans ce jeu, mais personne ne lui répond jamais, ne lui donnant aucun indice. Cela fait partie du jeu, on est d'accord. Mais le lecteur ne devrait pas s'en sentir déboussolé, or ça a été mon cas. Les interrogations restantes n'étaient pas porteuses pour la suite du récit. de plus, Scarlett ne cherche pas plus que ça à creuser ces interrogations alors qu'elle devrait puisqu'elle a l'air inquiète pour sa soeur. En revanche, n'importe qui arrive à lui soutirer des infos. Encore une fois, alors qu'elle se dit forte à l'intérieur grâce au recul qu'elle prend à cause des maltraitances de son père, en réalité je la perçois comme une pauvre petite fille chétive, incapable de se débrouiller seule, craintive et naïve sur tous les plans.

Dans ce sens, Scarlett donne, pour moi, une très mauvaise image de la femme. Qui se laisse ballotter dans tous les sens et avoir en permanence. Son plus doux rêve est de rentrer chez elle pour pouvoir épouser celui qui lui a été promise, mais qu'elle n'a jamais rencontré, et qui, selon elle, la sortira du carcan de l'autorité de son père pour la mener dans un grand château où ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfant. Un gros cliché de femme soumise, que je ne pensais pas que la plume d'une femme pourrait créer. Et l'époque dans laquelle se situe le récit ne justifie pas tout, surtout que l'on se situe dans un monde imaginaire où les règles peuvent donc être totalement différentes. Les figures masculines du livre sont d'ailleurs tout aussi clichées : le père violent qui est odieux avec ses filles passe encore, c'est son identité et puis c'est tout. En revanche tous les autres hommes que rencontrent Scarlett ne pensent qu'à coucher avec elle. Ils ont tous un regard pervers sur elle et ne pense qu'à la mettre dans leur lit. D'ailleurs, je n'aime pas du tout le personnage de Julian pour ça. Toute la première moitié du roman, il ne fait que des remarques salaces, perverses, sur le fait de vouloir mettre Scarlett dans son lit, ou qu'elle devrait se dévergonder, qu'elle aimerait ça s'il lui faisait des choses. Je ne suis absolument pas prude et je peux lire des romans beaucoup plus crus que ça. Mais dans le contexte de ce roman-ci, j'ai trouvé ça totalement déplacé, malvenu et incompréhensible pour la tenue de l'histoire.

Ce qui est choquant d'ailleurs, c'est que malgré ces discours, odieux à mes yeux, que tient Julian à Scarlett, et le fait qu'elle-même dise qu'elle n'aime pas son caractère et son comportement, elle tombe tout de même sous son charme et finit par n'attendre qu'une chose : qu'il l'embrasse (ce n'est pas un spoil, on le comprend très vite dans le roman que ça finira comme ça). C'est dégradant je trouve. Qu'une jeune fille tombe amoureuse d'un bad boy, je conçois. Mais là je ne perçois pas le personnage de Julian comme un simple bad boy : il est méprisant envers le sexe féminin et reflète l'image d'un mâle qui pense pouvoir obtenir tout ce qu'il veut des femmes avec ses charmes et les prendre comme des objets.

Pour la suite de la critique et découvrir la box Mille et un livres, par laquelle j'ai reçu ce roman, rendez-vous sur notre site !
Lien : http://lebazarlitteraire.fr/..
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