Ce livre m'a fait vivre une expérience de lecture peu commune via le souffle lyrique et déstabilisant du monologue d'un fils s'adressant à son père décédé, comme il n'a jamais pu le faire de son vivant.
Né de l'imagination d'une auteure uruguayenne, ce 1er roman traite d'un retour sombre, inexorable et sensoriel vers une terre natale ; sous la forme d'une succession d'événements, de supplications et de sauts dans le temps qui maintiennent le lecteur en tension d'un bout à l'autre du récit.
Elle nous offre ici une fable, dans laquelle elle bestialise les hommes et humanise le monde animal et végétal, dans une sorte de confrontation entre le sacré et le profane, le pur et l'impur, la vie et la mort. Afin que nous puissions percevoir, entre les lignes, une humanité tyrannisée par le pouvoir (patriarcat, religion, traditions, etc.), sur une terre moribonde dont elle est déconnectée depuis trop longtemps, où il finira par ne rester que des insectes, au train où vont les choses. Puissant et édifiant !
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