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Critique de chouettalire


Un texte à la première personne est toujours une confession.

Ainsi María va se raconter avec violence et sarcasme, avec douleur. L'adolescente se rend obèse. María se détruit en dévorant, en engloutissant, en mâchant car María a besoin d'amour mais personne ne lui en donne. La petite fille ne réussit pas à contenir ses appétits, la femme abime son être dont le volume n'est qu'excès. Elle se raconte, vue et ressentie de l'intérieur dans un langage fort et des mots durs. Son corps est le champ où se disputent les batailles de son identité, de ses désirs, de la reconnaissance qu'elle recherche désespérément. C'est tout le monde maudit qui rentre par cette bouche. Son corps supporte et reproduit les tragédies de sa vie.

Elle parle de sa famille et de ses relations toujours difficiles avec ses membres. Elle déshabille sans pitié, avec une ironie cruelle, les entrelacs de leur existence hypocrite, María méprise, María se tait, María dévore.
María vit pour se perdre, pour s'évader de son corps, pour s'en aller, pour se neutraliser, pour échapper à la souffrance et aux sentiments. Ce n'est pas le roman d'une grosse qui aime se bâfrer,elle n'a pas le plaisir de la nourriture mastiquée et avalée. Elle mange avec une compulsion angoissante, María mange pour mourir. Elle engloutit le combustible nécessaire pour atteindre l'éclatement qui la désagrègera en fragments dispersés. Une forme très éloquente de disparaître sans se rendre au silence, une déclaration de guerre et une volonté résolue de résistance à l'invisibilité.
Ce roman possède une violence sordide et très amusante en même temps, ce qui donne un mélange étrange.
Lien : http://www.canalblog.com/cf/..
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