AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de hellrick


Pour son deuxième « James Bond », John Gardner ressuscite un des plus célèbres ennemis de 007 : Blofeld, toujours à la tête de l'organisation secrète Spectre visant, cette fois, à s'emparer des codes du programme de défense spatiale américain.
Gardner livre ici un pur roman de gare (ce qui n'est pas péjoratif mais quelque peu décevant pour un Bond) en reprenant le personnage sous sa forme plus cinématographique que littéraire. Tombeur séducteur, Bond endosse l'identité d'un expert en gravures rares afin d'infiltrer le quartier général d'un méchant mégalomane…Bien sûr Bond est aussitôt démasqué mais continue de converser en gentleman avec le criminel qui, de son côté, tente de le tuer à plusieurs reprises. Fourmis mangeuses d'homme, course de voiture,…Bond échappe à toutes les manigances du vilain qui aime également donner ses victimes à manger à ses pythons géants. Pour conquérir le Norad, les méchants élaborent d'ailleurs un plan complètement folklorique visant à transformer (par la drogue !) Bond en général destiné à s'infiltrer dans la base puis à trahir ses alliés américains… eux-mêmes sous l'emprise d'un psychotrope répandu par de la crème glacée ! Difficile d'en dire plus ou d'expliquer de manière plus claire ce stratagème aberrant mais, au final, plutôt amusant. Là encore nous sommes totalement dans le bis outrancier, entre les épisodes les plus déjantés des « Agents très spéciaux » et les romans d'espionnage de gare qui pullulaient dans les années '70 façon Coplan, OSS 117 et autres.
Au cours de son enquête, Bond (qui, bien évidemment, n'a pas vieilli alors qu'il devrait approche des soixante ans bien sonnés !) fait équipe avec Sandra, la fille de son ami Felix Leiter (dont personne n'avait eu connaissance jusque-là). Sandra ne rêve évidemment que d'une chose : mettre l'agent secret dans son lit mais Bond s'y refuse par égard pour Felix, trouvant l'épouse du méchant plus à son goût. Bref, nous sommes en plein soap et les révélations finales peu crédibles, sans oublier la lettre de Leiter autorisant Bond à traiter sa fille comme bon lui semble, rapproche encore une fois toute l'histoire du plus pur roman de gare.
Evidemment, MISSION PARTICULIERE a le cul entre deux chaises, comme la plupart des romans post-Fleming, en essayant de combiner le Bond originel des bouquins et sa déclinaison des grands écrans, beaucoup plus aseptisée et codifiée : en gros, l'agent pas du tout secret (tout le monde semble le connaitre) boit comme un trou et drague tout ce qui bouge, confiant dans sa voiture ultra sophistiquée et sa valise bourrée de gadgets pour se tirer de toutes les situations dangereuses.
Le roman se termine par un « twist » qui réussit à être à la fois hautement prévisible et complètement improbable avant que le méchant (dont nous tairons l'identité même si elle semble évidente) ne périsse de manière bien horrible et excessive. Encore une fois, Gardner patauge dans le bis mais ce n'est pas désagréable, surtout que le roman est court et relativement rythmé par ses nombreux courts chapitres.
Nous sommes très loin de Fleming mais, pour les amateurs d'espionite rythmée et déjantée, avec méchant mégalomane décidé à conquérir le monde et demoiselle trop sexy pour être honnête, la lecture de MISSION PARTICULIERE reste plaisante et fun. Sans plus ni moins.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}