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Critique de UnKaPart


Garlan est un historien que j'aime beaucoup depuis que j'ai mis le nez dans sa synthèse La guerre dans l'Antiquité, permier pas d'un engrenage qui m'a ensuite amené vers ses Recherches de poliorcétique grecque, pour m'enfiler in fine une bonne part de sa biblio.
Même joueur joue encore, pour cette fois interroger les liens entre castagne et pognon. L'une ne va pas sans l'autre. Comme on dit, l'argent est le nerf de la guerre.
C'est même ce lien en particulier qui constitue une des bases de la construction étatique dans l'Europe médiévale et moderne : pour faire la guerre, il faut du blé ; pour récupérer du blé, il faut lever des impôts ; pour faire passer tout le monde à la caisse, il faut un État organisé, assez fort pour imposer ses vues et ses sujets. Cf. le cas de la France dans sa trajectoire XIIe-XVIIIe s. (période dont l'héritage perdure encore de nos jours, l'État étant toujours fondé sur ses trois piliers pas du tout malsains que sont le pouvoir, l'argent et la violence...).
Mais on n'en est pas encore là, revenons à nos Grecs d'antan.
Or donc Garlan va passer en revue des questions comme la balance des comptes (dépenses et profits de guerre) et l'économie monétaire, s'attarder sur son cheval de bataille qu'est l'esclavage (il a publié L'esclavage en Grèce ancienne), et encore plus sur son autre dada qu'est la défense, tant à l'échelle du territoire entier que des ouvrages fortifiés (cf. sa thèse La poliorcétique grecque de Périclès à Dèmètrios Poliorcète). Pour les idéalistes qui en sont encore à croire que la guerre n'est qu'une affaire d'hoplites-citoyens défendant la mère-patrie et les idéaux de la cité, un chapitre consacré aux mercenariat montrera que non et qu'il n'y a pas loin du mercenaire aux citoyens et vice-versa. Enfin, le chapitre sur les pirates vaut le détour aussi bien en soi que comme mine d'idées originales pour les rôlistes et les auteurs de fiction (histoire de nous changer des éternels pirates des Caraïbes dont on a assez soupé).
Bonne synthèse du sujet, pourvue d'une bibliographie conséquente dans les notes pour ceux qui veulent creuser tel ou tel point particulier, accessible au grand public et intéressante pour les spécialistes, rien à redire, c'est du bon.
Lien : https://unkapart.fr/critique..
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