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Citations sur L'effet Werther (13)

Dans les jours qui suivirent, Intellect agit comme une caisse de résonance de tous les fantasmes qui sommeillaient dans les milliards d’encéphales qui en composaient l’ossature. C’était là un des principaux travers de la toile de cerveaux où se répandaient, encore plus vite et avec encore plus de liberté que sous l’ère d’Internet, les idées et les e-dées, les bonnes, les mauvaises, avec une certaine prédilection pour le simple et le vulgaire. Un suicide résultant en général d’une sédimentation complexe de motifs, ce type de décès constituait un assez mauvais client pour le réseau. On comprendra donc qu’un nouveau récit du drame, épuré, adapté et scénarisé fut réécrit afin de fournir une nourriture acceptable pour la plus grande masse des cortex qui se ravitaillaient là.
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Esther était apparue très fatiguée, vidée de force et de larmes. Affronter le suicide de l’être aimé consumait toutes les ressources de son âme. A fortiori parce qu’elle n’avait jamais perçu le moindre indice d’un désespoir aussi grand. Esther d’ailleurs pouvait-elle en être la cause ? L’avait-elle aimée comme il fallait ? Qu’elle se posât ou non la question, Esther avait bien compris que les autres se la posaient pour elle. Être la veuve d’une suicidée, c’était comprendre qu’on était un peu, aux yeux des autres, quoi qu’on eût dit ou fait, sur le banc des accusés. Il fallait donc redoubler d’efforts pour surmonter l’épreuve : le deuil d’un côté, l’absolution de l’autre.
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Ce paysage lui fit cadeau d’une évidence. Non, l’Homme n’était pas au centre de tout ; il n’était même rien, ce lever de soleil le rappelait avec force. Les six mille quadrillions de kilogrammes de notre planète tournaient toujours, à mille sept cents kilomètres par heure, sur eux-mêmes, dans un bal immuable et millimétré, imperturbables, sourds aux murmures de l’humanisme, insensibles aux bienfaits et miracles supposés du progrès – et de ses échecs patents. De toute la masse du vivant qui s’y trouvait, l’humanité ne représentait que 0,01% : en poids, elle était comme un bouton sur un corps. L’humanité n’avait jamais rien eu du nombril donc, mais sans doute tout du kyste. De là à considérer que la disparition, même partielle, de cette anomalie, pût être bénéfique pour le reste du vivant, il n’y avait bien évidemment qu’un pas, que Tarang commençait à franchir dans un coin de sa tête, à mesure que les rayons glacés du soleil crevaient l’horizon.
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