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Critique de Brice_B


Si j'ai l'habitude de lire de la littérature de genre gay, dans laquelle j'arrive parfois à m'identifier, je n'avais me semble-t-il jamais sauté le pas avec la littérature lesbienne. Cette sortie en librairie de Juste une fois pour essayer, le premier roman d'Élodie Garnier, fut donc l'occasion idéale de m'y essayer en sollicitant le titre auprès de l'éditeur sur la plateforme NetGalley dont je vous ai déjà parlé. J'imaginais une histoire tendre et sensuelle entre deux jeunes femmes dont l'une expérimente un amour singulier, proche de ce que j'ai déjà pu lire des premiers émois entre deux garçons, et je souriais intérieurement en pensant que j'allais enfin mettre à mal quelques idées reçues.

Quand après quelques pages j'ai compris que la rencontre se déroulait pour de vrai dans un club de handball, j'ai quand même pensé que c'était pas gagné pour déconstruire mes stéréotypes avec ce livre. J'ai beaucoup aimé le début de l'histoire, la fuite inopinée de Paris à cause d'un burn out, la sérénité retrouvée auprès de sa famille dans un petit village de province (bon ok résumé comme ça, c'est vrai que ça semble déjà cliché), et puis la rencontre. Les oeillades, l'indifférence, les boutades, la rencontre, la séduction, le jeu, les regards appuyés, les baisers volés, la passion dévorante et la sexualité épanouie, je me suis dit « ah en fait ça va c'est pas trop différent des garçons » , mis à part quelques détails techniques qui restent d'ailleurs très pudiques.

C'est ensuite que j'ai compris que je m'étais fourvoyé. On ne peut pas nier que les hommes et les femmes soient différents, et même si je défends farouchement la neutralité de genre, je suis toujours émerveillé que les hommes et les femmes arrivent à vivre en couple parfois toute une vie, au delà des besoins nécessaires à la simple perpétuation de l'espèce humaine, tant nous avons des fonctionnements différents.

Au fil des pages, j'ai levé les yeux au ciel, soupiré, pensé « mais bordel c'est pas possible elle va pas recommencer » et balancé des « oh, come on ! » de plus en plus fréquents alors que j'étais embarqué dans un grand huit émotionnel. le cycle est le suivant : je t'aime, c'est trop intense, je te quitte, tu me manques, je ne comprends pas que tu m'ignores depuis que je t'ai quittée, je souffre, revoyons-nous une dernière fois pour tout arrêter, oh mon dieu je t'aime encore plus, mais tu ne vas pas quitter ton mari, il faut qu'on arrête là, tu me manques, je souffre…

Arrivé à la moitié du récit (dont finalement je ne sais pas s'il est fictif ou autobiographique), la narratrice a la prévenance d'informer le lecteur que « cette tempête dans mon crâne ne s'apaisera jamais« . Sincèrement, c'est sympa, parce que ça m'a permis d'interrompre ma lecture quelques pages plus loin lors d'un énième revirement sentimental (ponctué d'un ultime « oh, come on !« ), en me disant que même sans être pompier, essayer d'éteindre un incendie ravageur en l'aspergeant de liquide inflammable, c'était vraiment d'une logique qui m'échappait.
Lien : https://www.hql.fr/juste-une..
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