La dent dure, premier roman de
Isabelle Garreau, lu dans le cadre prix Premières paroles 2024.
Une écriture "incisive" et un vocabulaire pointu. le style et le langage sont volontairement en phase avec l'époque ou le milieu évoqué, ce qui fait que l'absence de dialogue n'est pas ressentie, outre mesure. Un narrateur externe nous conte trois histoires à des époques très différentes, lesquelles sont reliées par une dent insérée dans une sorte d'ambre. le récit prend parfois l'allure de conte pour les périodes anciennes, mais s'ancre dans une certaine réalité au 20 ème siècle.
Ce sont trois histoires de femmes, dont certaines connaîtront un sort particulièrement violent.
Le roman commence dans des temps éloignés, en l'an 752, en France, avec le récit d'un raid menés par des barbares. Les gens sont massacrés et bien évidemment les femmes sont un butin. le viol, arme de guerre et la destruction d'Aléa, la guérisseuse, sont éprouvants, même si l'autrice ne fait que survoler la scène. Elle sera réduite à un petit tas de cendres et une dent cernée d'ambre. C'est cette dent qui deviendra le fil rouge entre les trois histoires, convoitée pour ses soi-disant pouvoirs ou pour sa valeur marchande.
La majeure partie du récit est contemporaine, dans les années 80 et nous suivons Eléonore dans sa rébellion contre le carcan familial catholique rigide, qui semble tellement archaïque. Placée dans un pensionnat elle sera victime d'un prêtre pédophile et s'enfuira, avec la dent enchâssée qu'elle a trouvée, tel un talisman. Puis elle sera internée par sa famille. C'est un périple et une dérive de plusieurs années qui la ramènera dans son village, après avoir bourlingué en Europe et su s'imposer dans des situations délicates.
La troisième c'est Micka, dans un harem en Perse, au cinquième siècle avant
Jésus-Christ.
La vie de ces femmes est un combat pour la survie, la liberté et elles sont déterminées à se battre contre leurs oppresseurs.
Un livre dui mérite d'être découvert,mais il reste cependant pour moi, une construction un peu trop artificielle.