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Critique de myrtigal


Je poursuis mon immersion (et ma passion) chez les Valois avec une ancienne biographie que j'ai trouvé dans une librairie d'occasion, publiée en 1994, par Janine Garrisson. Bien que je connaisse très bien les Valois maintenant j'avais envie de découvrir Marguerite toute seule et plus en profondeur. Et c'est chose faite grâce à cette biographie très intéressante et très documentée.

L'autrice a beaucoup d'affection pour la reine de Navarre on le sent à travers la lecture, cependant ça ne l'a pas empêché de ne rien cacher des défauts ou des responsabilités de Marguerite à divers moments de sa vie. Ou lorsqu'il n'y avait pas de réponses face à certaines questions ou des zones d'ombres, Janine Garrisson le faisait savoir clairement et j'ai beaucoup apprécié cette honnêteté.
Malheureusement cette interessante biographie a souffert de quelques longueurs. Trop de fois l'autrice s'est excessivement attardée sur l'état des comptes de Marguerite avec le détails précis de ses dépenses financières sous formes de listes sur plusieurs pages... Peu intéressant et plutôt encombrant pour le lecteur. Hormis ce détail c'est une biographie très fluide et agréable à lire !

En ce qui concerne ma chère Marguerite j'ai pu découvrir combien elle a souffert au sein d'une famille — et d'une époque — où les complots et les affrontements étaient quotidiens. J'avais souvent lu les évènements du point de vue de Henri III, de Catherine ou de Navarre, donc les lire du côté de Marguerite était fascinant mais aussi triste. Grâce aux extraits de ses mémoires, couplée à sa correspondance et à l'analyse de l'historienne on obtient un bel éclairage sur le ressenti de cette jeune reine mécomprise, souvent délaissée et qui au court de sa vie aura eu finalement assez peu de soutient. Mais qui a su rester forte. Et je n'ai pas pu m'empêcher d'en être admirative, car elle a toujours gardé une haute idée d'elle même et de son rang et ça lui a donné le courage de traverser les longues périodes de malheur. Que ce soit les conflits entre la Ligue qu'elle a soutenu plusieurs fois, ou son mariage avec l'héritier du trône protestant peu soucieux d'elle, que ce soit l'impossibilité de trouver sa place dans le duo Henri III/Catherine qui maintes fois l'utiliseront, ou même l'enfermeront un temps, ou bien le seul frère pour qui elle avait une réelle affection, François d'Alençon, dont elle soutiendra les rebellions, ou le sort que subiront ceux qui seront soupçonné d'être ses amants, etc., bref, Marguerite aura vécu toute sa vie comme tiraillée.
Mais c'est dans la dernière partie de sa vie, lorsque sa mère et ses frères seront morts depuis longtemps, et que le mariage avec Henri de Navarre sera annulé, qu'elle aura sa propre résidence et sa petite cour qu'elle semblera enfin trouver une sorte de paix. Qui ira même jusqu'à une nouvelle relation touchante et familiale avec la nouvelle famille de Henri dont elle suivra de près l'éducation des enfants et aidera sa nouvelle épouse Marie de Médicis.

Une femme de bien des contrastes, une femme de son temps, forte et touchante qui gagne à être connue pour ce qu'elle a réellement été et non pour ce que la légende en aura trop longtemps fait, et pour cela je remercie Janine Garrison.
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