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Critique de Yaena


Yaena
29 novembre 2020
Jeu de dupes est un roman à 2 voix, celle de Laëtitia, la mère, et de Brandon, le fils. Une histoire dont le point de départ est assez banal : une jeune femme tombe amoureuse d'un homme qui l'éblouit et l'abreuve de mensonges avant de disparaître comme par magie, la laissant seule et enceinte. Une histoire qui est pour Vanessa GAULT l'occasion de nous plonger dans la problématique de la fracture sociale sur fond de recherche en paternité incluant les questionnements sur l'hérédité, l'inné et l'acquis.

Quand Brandon commence à s'interroger sur cet inconnu qu'est son père, sa mère lui apporte des réponses en toute franchise mais sans entrer dans les détails. Il commence alors à l'idéaliser et le fantasmer l'érigeant en intellectuel raffiné et érudit issu d'un milieu bourgeois. Évidemment il en vient à voir sa mère sous un autre angle et ne supporte plus ses manières de prolo et son manque d'instruction qu'il associe à la pauvreté. Il devient ainsi aveugle à ses qualités humaines et perd de vue tout ce qu'il lui doit.
Mais que cache la couche de vernis derrière laquelle chacun d'entre nous se dissimule ?

En se lançant dans une quête pour retrouver son père, Brandon souhaite connaître la vérité sur ses origines mais au lieu de cela il va découvrir un monde de tromperies, de malentendus orchestrés et de mensonges.
Brandon va gratter le vernis pour réellement connaître cet homme mais finalement c'est peut être lui même qu'il va apprendre à connaître mieux.

Des personnages qui au premier abord semblent être de véritables caricatures (j'ai eu peur au cours des premières pages) et qui vont dévoiler au fil des lignes toute leur complexité et leur humanité savamment insufflée par Vanessa GRAULT.
Laëtitia va se révéler être bien plus finaude que ce que son fils est capable d'imaginer et celui ci va se révéler bien plus naïf qu'il ne le pense. Un bémol me concernant : le personnage de Brandon qui m'a agacé et pour lequel je n'ai ressenti aucune empathie. Juste l'envie de lui mettre quelques claques pour qu'il arrête de se regarder le nombril.

Toutefois, j'ai passé un bon moment en lisant ce livre qui m'a fait pensé par certains aspects au roman d'Annie ERMAUX : Les armoires vides.

Je remercie beaucoup Vanessa GRAULT de m'avoir si gentiment envoyé son livre me permettant de découvrir son écriture originale et franche et des personnages plus vrais que nature.
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