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Critique de Krout


Krout
01 novembre 2019
Toutes celles et ceux qui ne sont pas passés à Jackson Hole auront bien du mal à se figurer la sérénité se dégageant de cette petite bourgade du Wyoming au pied de grand Téton. Ayant eu la chance d'y faire une brève escale en l'été 1997 sur le retour du Yellowstone je n'aurais jamais imaginé que puisse s'y dérouler le rendez-vous annuel discret (bien plus que Davos) des grands argentiers de ce monde (gouverneurs des banques centrales). J'étais très curieux lors de la dernière masse critique que cet endroit si calme puisse être choisi pour un thriller. Il n'en fallu pas plus et je remercie vivement les éditions Slatkine&Cie ainsi que Babelio pour cette passionnante découverte.


Est-ce la proximité du Old Faithfull, célèbre geyser jaillissant à heures régulières au milieu de bisons et des ours bruns un peu au Nord dans le parc national qui a donné l'idée à Karel Gaultier d'associer la prévision des explosions volcaniques et celle des crises d'une planète financière en permanente ébullition ? Un démarrage tonitruant avec l'explosion du jet privé et la disparition de quatre des directeurs de la BCE et puis, et puis… les pages se tournent à la vitesse d'un banquier vérifiant le contenu d'une liasse de billets 😉.


C'est l'histoire d'un trader à haute vitesse qui rentre dans la course à la présidence de la BCE. J'avoue pendant quelques chapitres avoir craint que tout cela tourne à une espèce de remake du Loup de Wall street , mais non l'intrigue se passe au plus haut niveau dans les relations feutrées des banquiers centraux. C'est fascinant d'autant que tout est extrêmement plausible y compris les interconnections avec la Mafia, ; au point qu'il en devient difficile de séparer les quelques éléments fictionnels de tous ceux bien ancré dans la réalité. J'invite les sceptiques à googler Lagarde Jackson Hole, juste avant de se jeter sur cet addictif thriller dans lequel vous en apprendrez beaucoup.


J'ai beaucoup apprécié le cynisme grinçant du personnage principal, Matteo Andreani, trace indélébile de tout homme ou femme de pouvoir. Et la surprise d'un John Hudson dans le rôle de l'actuel président des USA plus vrai que nature. Mais ce qui ressort le plus sont les petits apartés, les discussions à fleuret moucheté, les secrets plus ou moins dévoilés, les coups fourrés et tordus. Que de manigances, que d'inventivité dans ce monde à la fois ultra-connecté et totalement déconnecté.


Et puis la menace de la guerre… Car si, comme l'on dit, l'argent est le nerf de la guerre, le manque d'argent en est le détonateur.
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