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Critique de Tchoussep


Plonger son nez dans les premières pages de l'oeuvre de Balilla, c'est prendre le risque de ne pas l'y décoller avant d'en avoir lu la dernière.

Vincent Gaultier nous embarque dès les premières phrases dans l'Italie fasciste (du siècle dernier) à travers le regard d'un jeune enfant.
Fils d'un haut responsable du gouvernement de Mussolini, il devra vivre les plus tendres années de sa jeune vie dans un collectif d'endoctrinement. La rivalité avec son propre frère, pour tenter de gagner le peu d'affection et de reconnaissance dont pouvait faire preuve leur père, le mènera inéluctablement des années plus tard à remettre en cause sa propre existence.
Comment s'autoriser à vivre une vie aussi banale soit-elle lorsque l'on porte dans son sang l'héritage d'une famille profondément complice des crimes les plus répugnants de ces années sombres du XXé siècle?

Ces questions autour des origines et des liens de parenté ne sont pas nouvelles dans l'univers de Vincent Gaultier. Ses deux précédents romans (la naine brune et l'attirance du vide) nous entraînaient déjà dans les tourments de vies de protagonistes prisonniers de leur destin.
L'expérience de son vécu personnel et professionnel n'est sans doute pas étranger à ce que ce sujet émerge une nouvelle fois sous un angle inédit. S'il s'attelle de nouveau à traiter de ce thème universel c'est peut-être pour cette fois-ci proposer une issue possible.

Tuer le père pourrait en être une d'issue. Telle une évidence pour espérer, si ce n'est le salut, au moins une forme de soulagement.
Qu'importe alors s'il devient la copie tout aussi abjecte et évidente de celui qui lui a donné la vie? La lui ôter devrait sans doute corriger les injustices dont il s'est rendu coupable. A moins que…

Vous l'aurez compris, les personnages qui évoluent dans cette intrigue sont dotés de traits psychologiques complexes qui renvoient le lecteur à ses propres questionnement existentiels. Une narration limpide et un scénario efficacement simple sont les arguments de cette équation qui nous invite à nous reposer le délicat sujet de notre place dans ce monde, et de ce qui nous autorise à y vivre.
Peut-être que la fin de l'oeuvre de Balilla est bien plus le début de la réponse à cette question.
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