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EAN : 9782889493586
234 pages
5 sens éditions (09/05/2022)
4.17/5   3 notes
Résumé :
« J'ai fini par demander à papa comment je saurai que je suis devenu un homme ? Papa a éclaté de rire et m'a répondu qu'il n'y a rien de plus simple : tu dois juste avoir couché avec une femme à 15 ans et tué ton premier homme à 20, comme je l'ai fait"... Fils d'un officier des services secrets de Mussolini, Massimiliano est enrôlé dans les "enfants de la louve" dès l'âge de 6 ans. Le jeune garçon prend progressivement conscience de la monstruosité des idéaux et des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Bartolomeo et son frère sont élevés dans le culte de Mussolini et de son idéologie. Leur père, officier des services secrets, va s'employer à faire d'eux "des hommes". Ou plutôt des soldats, animés par le devoir de faire de l'Italie une nation puissante et destructrice. Dès 4 ans, Bartolomeo intègre les "fils de la louve" et, à 8 ans, il rentre dans "l'oeuvre de Balilla", une organisation de jeunesse mise en place sous le régime fasciste italien. On y apprend la vie en collectivité, le culte du régime et du chef tout en recevant une éducation physique et paramilitaire.
Tandis que cet homme haineux encourage ses fils à la violence et méprise Bartolomeo qu'il considère comme faible et peureux, sa femme est absente, silencieuse, comme étrangère à cette famille, la fuyant en buvant trop d'alcool.

Bartolomeo va devoir se construire avec ce père qu'il déteste, cette mère inexistante et son frère si désireux de ressembler au modèle paternel et de le rendre fier. Au lieu de se construire, Bartolomeo va se détruire, devenant dépressif et alcoolique, cherchant à oublier l'acte qu'il a commis. Jusqu'à ce qu'une femme étrange le confronte à son passé…

Quel acte ? Je vous laisse le découvrir.

L'ouvrage alterne le récit du narrateur enfant, adolescent et adulte. On passe d'une époque à l'autre sans que cela ne soit gênant car chaque souvenir emmène une nouvelle explication à la personnalité de Bartolomeo et à ses troubles. Cela permet également à l'auteur de donner plusieurs visions d'une même situation. Celle de l'enfant, naïve voire drôle quand elle souligne le ridicule des protocoles, celle du jeune homme conscient de la monstruosité de son père, terrifié mais déterminé à faire tomber cet être malsain et celle de l'adulte meurtri et torturé qui va peut-être trouver son salut en acceptant la proposition d'une femme rencontrée lors d'une cure de soin.

Quelle proposition ? Là encore, c'est en lisant le livre que vous l'apprendrez.

J'ai trouvé ce livre très intéressant. Même si le style de l'auteur reste assez basique, l'histoire est prenante et j'ai lu cet ouvrage rapidement et avec plaisir. J'ai pu découvrir ce livre grâce à Masse Critique et cela a été une bonne surprise.
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Je remercie infiniment Babelio et les éditions 5 sens de m'avoir envoyer ce livre que j'ai franchement beaucoup aimé.
Je ne connaissais pas l'auteur et serait certainement passée à côté si Masse Critique ne m'avait mis sur son chemin.
L'histoire se déroule en trois temps :
- d'abord nous sommes à Rome en 1931 et jusqu'à la fin de la guerre
- ensuite à La Baule, station balnéaire de Loire-Atlantique en 1963
- enfin en Allemagne, en Forêt Noire, toujours en 1963.
J'ai eu l'impression que ce livre m'était vraiment destiné : j'adore l'Italie, c'est un peu mon deuxième pays, je passe la moitié de mon temps à La Baule, et enfin, je connais assez bien quelques villes en Allemagne, un de mes fils y a fait ses études.
C'est l'histoire de Bartoloméo petit garçon de six ans qui se retrouve, sous la contrainte de son père, enrôlé dans "les enfants de la louve" portant allégeance à Mussolini.
Comme tout petit garçon il admire son père, mais les années passent, la guerre éclate et l'admiration va se transformer en hostilité. Il va se sentir très seul, car même sa mère, alcoolique, n'est pas capable de le protéger. Il exècre le régime fasciste, son père, ses acolytes.
On retrouve Bartoloméo quelques années plus tard, en France, à Paris. Il parle bien le français puisque sa nounou était d'origine française. Il est devenu un homme mal dans sa peau, dépressif, suicidaire. Son médecin l'envoie se ressourcer à La Baule, dans une clinique spécialisé afin de mettre des mots sur son mal-être et essayer de retrouver un sens à sa vie.
Il va y rencontrer une très jeune fille, qui va changer son existence.
Je ne veux pas en dire plus, ça serait dévoiler l'intrigue qui est particulièrement menée.
Ce roman parle de nombreux sujets, notamment de la montée de Mussolini en Italie, de la défaite de ce pays face aux alliés. Pour ceux qui ne connaissent pas bien cette période, le livre est intéressant.
C'est également un roman sur les liens familiaux, comment ceux-ci peuvent se défaire et le mal que des parents peuvent faire subir à leurs enfants psychologiquement.
Les premières pages peuvent induire en erreur, elles sont légères, amusantes. Ne vous y fiez pas, c'est un roman profond, grave particulièrement bien écrit.
J'ai beaucoup aimé !

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Plonger son nez dans les premières pages de l'oeuvre de Balilla, c'est prendre le risque de ne pas l'y décoller avant d'en avoir lu la dernière.

Vincent Gaultier nous embarque dès les premières phrases dans l'Italie fasciste (du siècle dernier) à travers le regard d'un jeune enfant.
Fils d'un haut responsable du gouvernement de Mussolini, il devra vivre les plus tendres années de sa jeune vie dans un collectif d'endoctrinement. La rivalité avec son propre frère, pour tenter de gagner le peu d'affection et de reconnaissance dont pouvait faire preuve leur père, le mènera inéluctablement des années plus tard à remettre en cause sa propre existence.
Comment s'autoriser à vivre une vie aussi banale soit-elle lorsque l'on porte dans son sang l'héritage d'une famille profondément complice des crimes les plus répugnants de ces années sombres du XXé siècle?

Ces questions autour des origines et des liens de parenté ne sont pas nouvelles dans l'univers de Vincent Gaultier. Ses deux précédents romans (la naine brune et l'attirance du vide) nous entraînaient déjà dans les tourments de vies de protagonistes prisonniers de leur destin.
L'expérience de son vécu personnel et professionnel n'est sans doute pas étranger à ce que ce sujet émerge une nouvelle fois sous un angle inédit. S'il s'attelle de nouveau à traiter de ce thème universel c'est peut-être pour cette fois-ci proposer une issue possible.

Tuer le père pourrait en être une d'issue. Telle une évidence pour espérer, si ce n'est le salut, au moins une forme de soulagement.
Qu'importe alors s'il devient la copie tout aussi abjecte et évidente de celui qui lui a donné la vie? La lui ôter devrait sans doute corriger les injustices dont il s'est rendu coupable. A moins que…

Vous l'aurez compris, les personnages qui évoluent dans cette intrigue sont dotés de traits psychologiques complexes qui renvoient le lecteur à ses propres questionnement existentiels. Une narration limpide et un scénario efficacement simple sont les arguments de cette équation qui nous invite à nous reposer le délicat sujet de notre place dans ce monde, et de ce qui nous autorise à y vivre.
Peut-être que la fin de l'oeuvre de Balilla est bien plus le début de la réponse à cette question.
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Vincent Gaultier est originaire de l'Ouest de la France et vit actuellement dans le Sud… autant dire que nous ne savons pas grand-chose de cet auteur. Il est cadre dans le secteur social en parallèle de son travail d'écrivain.
« L'oeuvre de Balilla » est son second roman.
Bartoloméo est le fils d'un officier des services secrets de Mussolini. A 6 ans, il entre aux « Enfants de la louve » (« Figli della lupa »), institution mise en place par les fascistes pour embrigader les enfants dès leur plus jeune âge. Ils les faisaient marcher au pas lors des défilés officiels. Les adolescents recevaient une formation prémilitaire avec des armes factices en bois. L'institution qui accueille les « Balilla » est une sorte de scoutisme paramilitaire organisé par le régime fasciste. Bartoloméo va prendre conscience petit à petit des idéaux de son père et il va entrer en conflit avec lui. Plusieurs années plus tard, Bartoloméo est un homme rongé par l'alcool et les remords. Il va être dirigé vers une clinique de soins en Bretagne où il va faire la connaissance d'une jeune fille qui a les mêmes antécédents familiaux et la même haine que lui. Cette rencontre ne va-t-elle pas raviver de mauvais souvenirs chez Bartoloméo ?
Cette histoire nous explique le régime fasciste et ses enrôlements à partir de l'entrée à l'école élémentaire. On y aborde aussi un autre régime autoritaire : le nazisme.
Le récit se passe à la fois dans les années 30/40 et en 1963. On découvre par flash-back l'enfance de Bartoloméo et les conséquences de son éducation dans sa vie d'adulte. L'écriture est simple et facile à lire. J'ai été très vite happée par l'histoire à ne plus pouvoir la lâcher. La couverture qui représente un manuel scolaire pour les « Balilla » laisse penser que c'est un ouvrage jeunesse, mais ce n'est pas le cas.
J'ai découvert ce nouvel auteur avec beaucoup de plaisir. Je pense approfondir en lisant ses autres ouvrages. Un coup de coeur !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
On dit que l'argent n'a pas d'odeur. Rien n'est plus faux. Le mien pue et son odeur me réveille la nuit. (...) Car c'est hélas uniquement à l'argent parental que je dois la possibilité d'entretenir régulièrement ma dépression. Comble de l'ironie et de ma déchéance!
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