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Critique de EFar


Le pont de Londres raconte la seconde étape des pérégrinations de Louis Gauthier en route vers l'Inde. Après un récit de voyage déjà très intérieur sur son passage en Irlande, il franchit un pas de plus vers l'autofiction. Ce volume fera des mécontents parmi les lecteurs en quête de smog, de fish and chips, de chapeau melon ou de conduite à gauche. Pour ma part, c'est avec grand plaisir que j'ai suivi les mésaventures intérieures de cet écrivain – ou de son alter ego, qu'importe.

Dans le « Voyage en Irlande avec un parapluie », le pays se dévoilait deci delà entre deux murs d'eau. Avec « Le pont de Londres », la ville, le pays même sont comme absents : juste des noms, aucune tentative de rendre compte des lieux. Sans doute parce que Louis Gauthier est en quête de sens, d'écriture et de guérison, à la recherche d'une vie intérieure supportable. Embarrassé de lui-même, il collectionne les rencontres (que je sens insatisfaisantes) avec des personnes plutôt épatantes, et s'embourbe tranquillement dans sa dépression. Bref pour ce qui est de l'action, c'est minimaliste : ce n'est pas Blaise Cendrar qui nous emmène avec lui ; les deux points d'orgue sont un réveillon de Noël parmi les disciples d'un gourou indien absent et un repas du nouvel an déprimant à souhait.

A mes yeux l'intérêt du livre c'est bien sûr la manière que Louis Gauthier a de raconter la fragilité, la délicatesse des rapports humains ; et ses démêlées avec le spleen. La qualité de son écriture, vraiment élégante, le ton mi-figue mi-raisin qui dévoile son monde intérieur – au bord du naufrage – comme ses rencontres font que ce carnet de souvenir tout en finesse m'a beaucoup plu, agacé aussi par moment, quand j'aurai bien eu envie de le secouer, de le faire réagir – sans doute parce que beaucoup de ses doutes et de ses faiblesses me sont familiers.
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