Tennessee, années 30. D'une voix qu'on imagine traînante et un peu voilée,
William Gay narre le quotidien d'une campagne pauvre, reculée, et où la justice s'exerce étrangement. On connaît le fin mot de l'histoire dès le début, mais les personnages, eux, cherchent. le portrait est plein de finesse, juste, à l'occasion poétique, et sombre.
La Demeure éternelle est un roman très noir, plus qu'un polar. Les dialogues non matérialisés par l'auteur rendent le texte très fluide, et on a l'impression de contempler une vieille photographie jaunie ; le procédé renforce à la perfection l'ambiance un peu surannée qui se dégage du portrait. Point d'enquête trépidante ici, point de mystère insondable à élucider, ce qui peut s'avérer un peu décevant. le récit est linéaire, aussi lent que le temps qui ne s'écoule pas en ces lieux et, si l'on n'est pas vraiment surpris par l'ensemble de l'histoire, on se laisse tout de même prendre par l'ambiance.
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