AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de le_Bison


Sandy Thibodeaux et John Stoneburner dans les années soixante-dix, deux pauvres types qu'une guerre du Vietnam a déglingué un peu leurs ambitions et flingué leur avenir. du genre, c'était par leurs guerres, pourtant ils y sont allés, y ont survécu, et se retrouvent maintenant au retour de carnages perdus dans cette Amérique-là. Thibodeaux traîne ses guêtres parmi les décharges du Tennessee, Stoneburner est dans le genre détective privé, sans secrétaire bien roulée. Ils se sont perdus de vue, l'un a sauvé l'autre au Vietnam, à moins que ça soit l'inverse. Ils vont se retrouver dans une affaire de magot, de fuite et de drogue, l'un ayant été engagé par Cap Holder pour retrouver l'autre.

Une Cadillac noire, parait-il qu'elle aurait appartenu à Elvis, Thibodeaux sème ses dollars entre les envolées de poussière. A son bord, Cathy Meecham, si célèbre qu'elle a son nom gravé sur les toilettes des hommes du tribunal. CATHY MEECHAM A UNE CHATTE SUCCULENTE est gravé pour l'éternité à la vue du comté. Je ne demande qu'à goûter, Stoneburner aussi. Comme Thibodeaux. Mais c'est la poule de Cap... Gare à tes couilles, l'ami. La femme de l'autre est sacrée dans cette contrée, même dans les bars où elle affiche le haut de ses cuisses bronzées sur ces hauts tabourets, pendant que quelques barbus louchent en maniant la queue du billard.

Je recherche l'Eldorado noire au fond d'un parking, comme d'autres cherchent des amphores au fond des criques. Une bourrasque de vent fait s'envoler mon stetson, dans un tourbillon de poussière. Je pénètre l'antre de la taverne, odeur de musc et de sueur. le temps que mes yeux s'acclimatent à la violence des néons, je la sens, cette femme pas si fatale, qui fait tant tourner la tête des hommes gravitant autour de son bronzage intégrale. Je m'accoude au comptoir, m'accorde une bière, un rye. La serveuse doit préserver son sourire pour d'autres clients, plus acceptables qu'un vieux bison triste. Verres vides, allégorie d'une vie vide, je remonte dans ce pick-up qui me sert d'autoradio ambulant, un air de Chris Stapleton sur les ondes. Fondre dans le Tennessee, refaire surface dans le Texas, suivre le Mississippi... peu importe la route, la poussière, je poursuis juste ma voie de loser, avec ce polar d'ambiance signé William Gay. Une atmosphère toute en poussière, où il est question de musique country à faire pleurer, tristesse des vies et des histoires d'amour qui finissent toujours mal, Tennessee Whiskey.

J'entends cette guitare, un harmonica, le vent ce cri de jouissance et celui du désespoir après l'éjaculation lorsque tu découvres qu'en plus la bouteille de Tennessee whiskey est vide, une dernière goutte, la meilleure la plus goûtue, celle qui concentre toute son essence. Comme un roman noir, la Cadillac noire s'enfuit dans son road trip semé de poussière et de violence, j'ai tout simplement adoré cette ballade à travers le Tennessee et le Whiskey.
Lien : https://memoiresdebison.blog..
Commenter  J’apprécie          470



Ont apprécié cette critique (42)voir plus




{* *}