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Critique de camati


J'ai rencontré l'auteur de « C'est vous qui voyez, Docteur… », Jean-Marc Geidel, lui-même médecin généraliste qui travaille aussi à temps partiel dans un centre d'addictologie, dans un petit salon du livre de ma région et je ne regrette pas d'avoir acheté son livre. La lecture en est agréable, aisée, car le texte est plein d'humour, plutôt bien écrit, vivant, à la portée de tous car sans jargon médical, tout en traitant un sujet important, pas toujours très gai et qui nous concerne tous : nos rapports avec la médecine, et plus particulièrement notre médecin généraliste.
L'histoire en quelques lignes : deux médecins généralistes, dont les visions de la pratique médicale sont opposées, s'associent pour créer une maison médicale au coeur d'une ville ouvrière de la banlieue parisienne. Ce qu'ils partagent en revanche, c'est leur désir de ne pas être mis sur un piédestal et au contraire d'être proches de leurs patients. Conscients que le médecin n'est pas là que pour soigner les dysfonctionnements du corps et que le lien médecin-patient est essentiel, parfois même la clé du malaise, ils ont développé l'écoute de leurs patients, même si leurs méthodes divergent.
Le Docteur Forget (prononcer comme le verbe « oublier » en anglais) souhaite surtout ne pas nuire, ce qui est la première obligation du médecin énoncée dans le serment d'Hippocrate. Son confrère et ami, le Docteur Mory, bientôt promu professeur, a une approche beaucoup plus scientifique et universitaire car il fréquente beaucoup l'hôpital, mais il a un contact agréable.
Ce livre dresse un tableau de la médecine d'aujourd'hui qui peine à répondre à la demande de la patientèle car ses besoins dépassent le domaine médical ou scientifique pur. Pourquoi souffre-t-on d'un mal ? Comment y répondre ? Pas nécessairement en délivrant une longue ordonnance. Parfois, surtout pour les personnes âgées qui vivent seules, le médecin est le seul interlocuteur, la seule oreille attentive qui peut même entendre le non-dit.
Le sujet est traité avec humour et le ton est donné d'emblée avec cette dédicace : Au malade inconnu, la médecine reconnaissante. Plutôt drôle, non ? Mais J.M. Geidel est également l'auteur de belles pages ; j'ai trouvé le chapitre 6, intitulé « L'ère du soupçon », plutôt beau, humain et émouvant : on y voit un patient qui n'ose pas demander au docteur bientôt professeur (vous pensez bien !!!) la prolongation de son arrêt de travail alors qu'il en a besoin ; le lecteur assiste au monologue intérieur de chacun des deux protagonistes. le médecin y montre son humanité malgré un système qui pousse à l'inhumanité.
J'ai aimé ce livre qui a fait écho à ma propre expérience : j'ai un fils médecin hospitalier (spécialiste) et deux belles-filles infirmières, et nous abordons souvent le sujet de la relation avec les patients. Je suis heureuse de constater à chaque fois que pour les jeunes générations, la place et l'écoute du malade sont sinon centrales du moins importantes et incontournables. C'est ce que dit ce livre dont je vous recommande la lecture.

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