AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782342046199
256 pages
Publibook (10/12/2015)
3.62/5   4 notes
Résumé :
"La médecine, c'est 10 % de scientifique, 90 % de merveilleux, 10 % d'explications, 90 % d'énigme." C'est du moins ce que pense le Dr J. Forget, pour qui la médecine "chante à côté". Il rêve de ne pas nuire, de soigner par l'oubli. Contrairement à son associé, le Dr A. Mory, doté d'une mémoire hors norme formatée par son expérience hospitalière, et qui croit en l'efficacité de la médecine scientifique, tout en cultivant charme et séduction.
Quand ils ouvrent ... >Voir plus
Que lire après C'est vous qui voyez, Docteur...Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai rencontré l'auteur de « C'est vous qui voyez, Docteur… », Jean-Marc Geidel, lui-même médecin généraliste qui travaille aussi à temps partiel dans un centre d'addictologie, dans un petit salon du livre de ma région et je ne regrette pas d'avoir acheté son livre. La lecture en est agréable, aisée, car le texte est plein d'humour, plutôt bien écrit, vivant, à la portée de tous car sans jargon médical, tout en traitant un sujet important, pas toujours très gai et qui nous concerne tous : nos rapports avec la médecine, et plus particulièrement notre médecin généraliste.
L'histoire en quelques lignes : deux médecins généralistes, dont les visions de la pratique médicale sont opposées, s'associent pour créer une maison médicale au coeur d'une ville ouvrière de la banlieue parisienne. Ce qu'ils partagent en revanche, c'est leur désir de ne pas être mis sur un piédestal et au contraire d'être proches de leurs patients. Conscients que le médecin n'est pas là que pour soigner les dysfonctionnements du corps et que le lien médecin-patient est essentiel, parfois même la clé du malaise, ils ont développé l'écoute de leurs patients, même si leurs méthodes divergent.
Le Docteur Forget (prononcer comme le verbe « oublier » en anglais) souhaite surtout ne pas nuire, ce qui est la première obligation du médecin énoncée dans le serment d'Hippocrate. Son confrère et ami, le Docteur Mory, bientôt promu professeur, a une approche beaucoup plus scientifique et universitaire car il fréquente beaucoup l'hôpital, mais il a un contact agréable.
Ce livre dresse un tableau de la médecine d'aujourd'hui qui peine à répondre à la demande de la patientèle car ses besoins dépassent le domaine médical ou scientifique pur. Pourquoi souffre-t-on d'un mal ? Comment y répondre ? Pas nécessairement en délivrant une longue ordonnance. Parfois, surtout pour les personnes âgées qui vivent seules, le médecin est le seul interlocuteur, la seule oreille attentive qui peut même entendre le non-dit.
Le sujet est traité avec humour et le ton est donné d'emblée avec cette dédicace : Au malade inconnu, la médecine reconnaissante. Plutôt drôle, non ? Mais J.M. Geidel est également l'auteur de belles pages ; j'ai trouvé le chapitre 6, intitulé « L'ère du soupçon », plutôt beau, humain et émouvant : on y voit un patient qui n'ose pas demander au docteur bientôt professeur (vous pensez bien !!!) la prolongation de son arrêt de travail alors qu'il en a besoin ; le lecteur assiste au monologue intérieur de chacun des deux protagonistes. le médecin y montre son humanité malgré un système qui pousse à l'inhumanité.
J'ai aimé ce livre qui a fait écho à ma propre expérience : j'ai un fils médecin hospitalier (spécialiste) et deux belles-filles infirmières, et nous abordons souvent le sujet de la relation avec les patients. Je suis heureuse de constater à chaque fois que pour les jeunes générations, la place et l'écoute du malade sont sinon centrales du moins importantes et incontournables. C'est ce que dit ce livre dont je vous recommande la lecture.

Commenter  J’apprécie          30
C'est vous qui voyez, Docteur, par Jean-Marc Geidel- Éditions Publibook). Voilà un livre drôle et intelligent. Édifiant et bien construit. Qui fait rire et réfléchir.
Les docteurs Forget et Mory se sont installés vers la fin des années 70 en banlieue parisienne, pour faire de la médecine générale, du social, de l'éducation sanitaire. Dans un souci de cogestion de la santé de chacun, ils souhaitaient mettre le patient au coeur de la démarche en la centrant sur l'écoute, et avec l'intention de faire du sujet un expert dans son domaine : n'est-ce pas ainsi que les malades du sida ont fait avancer les connaissances et progresser leur prise en charge ?
Ces deux militants dévoilent au fil des années leurs différences : Mory conjugue médecine scientifique et pratique relationnelle, et joue de son charme avec ses patients(tes). Forget, s'il n'est pas un dilettante, a pris beaucoup de distance par rapport à sa pratique, même s'il donne souvent l'impression de céder aux multiples demandes de ses patients. Pas par faiblesse, mais parce qu'il fait de la décision partagée le point fort de sa démarche thérapeutique. le patient et le médecin nouent une alliance singulière, jouent de concert, deviennent de véritables co-thérapeutes. Chacun d'eux a un savoir propre que l'autre ignore. La mise en commun de ces savoirs débouche sur une alliance thérapeutique, dont un pilier central, le doute, laisse ouverte la décision : autour d'un socle de 10 % médecine scientifique, rationnelle, efficiente, il y a pour Forget 90 % de relationnel, de communication, d'examens et de prescriptions médicamenteuses excessives.
On peut évoquer le docteur Knock à sa lecture pour la discussion sur la médecine qu'il inspire et pour son humour, mais ce serait plutôt en contrepoint, comme figure grimaçante ou menaçante : en effet, les protagonistes de cette histoire ne se situent pas dans le cynisme et le mercantilisme de Knock qu'ils dénonceraient plutôt fermement, d'autre part, sans nier le génie précurseur du célèbre héros de Jules Romain et son sens de la formule, (« Tout bien portant est un malade qui s'ignore »), l'auteur pourrait inverser la devise (« Tout malade est un bien portant qui s'ignore »), tant sa confiance se situe dans les ressources de l'individu bien plus que dans celles de la médecine. S'il y a une filiation totale entre l'inspiration géniale de Jules Romain et l'emprise médicale envahissante que l'on peut dénoncer aujourd'hui, J-M Geidel dessine plutôt une vision de la pratique médicale qui pourrait être celle de demain, où le malade devient sujet, où le médecin généraliste prend un rôle central et coordonne les soins. Il y a ainsi un angle d'attaque différent, voire opposé, sur une même réalité.
Il reste l'humour, très présent, toujours bienveillant : si l'on rit, c'est de ces personnages qui expriment dans la salle d'attente leurs préférences partisanes pour tel médecin ou s'amusent à dénigrer tel autre, ou encore de situations burlesques comme cette quête désespérée de successeurs pour ces médecins qui voudraient partir à la retraite après trente cinq d'engagement professionnel fort. Ceux-ci confieront-ils leur cabinet à ces jeunes médecins improbables, loufoques, inconstants, inadéquats ? Parfois le risque est plus subtil, plus grave, quand la médecine s'empare de soi ou qu'on court pour lui échapper.
Jean-Marc Geidel revisite dans son ouvrage la vie du cabinet médical où il a lui-même exercé, il le fait tout comme il auscultait ses patients : entre savoirs, curiosité, doutes et empathie. Pour lui, la médecine ne peut s'appliquer qu'avec un esprit critique, en particulier au moment de rédiger l'ordonnance, si ordonnance il y a. le médicament est en effet l'objet d'une double méfiance : présence excessive des labos dans leur promotion, dans les informations diffusées, et prise en compte de l'effet placebo qui existe dans tous les produits, et dépasse souvent l‘effet propre de la molécule.
Par delà la réflexion sur la médecine praticienne d'aujourd'hui qu'intime la lecture de ce roman, ce vaste tour d'horizon de la vie d'un cabinet multiplie les occasions d'anecdotes comiques, parfois subtiles, parfois burlesques. Drôle jusqu'à l'exergue du livre : « Au malade inconnu, la médecine reconnaissante ».

Lien : http://lireecrireediter.over..
Commenter  J’apprécie          20
Un roman plutôt loufoque et plaisant : "C'est vous qui voyez Docteur", de Jean-Marc Geidel, autoédité chezPublibook.

Le pitch : Médecins généralistes fraichement diplômés à la fin des années 1970, les docteurs Jonathan Forget et Aimé Mory décident d'ouvrir un cabinet ensemble et s'installent dans une ville de banlieue parisienne. Force est de constater, 35 ans plus tard et à la recherche d'un remplaçant digne de ce nom, que leur conception de la médecine est foncièrement différente : Tandis qu'Aimé Mory est un docteur charmeur à la mémoire impressionnante, scientifique dans l'âme et adepte des colloques, Jonathan Forget pense que "La médecine, c'est 10 % de scientifique, 90 % de merveilleux, 10 % d'explications, 90 % d'énigme", faisant presque du patient un malade imaginaire ou un médecin malgré lui…

C'est dans le cadre du Prix de l'Autre Edition, pour lequel j'ai l'immense honneur de faire partie du Jury, que j'ai découvert ce roman drôle et atypique.

L'auteur nous plonge avec humour et légèreté dans la folle vie d'une maison médicale et de ses médecins généralistes : des dialogues improbables entre le médecin et son patient aux passionnantes discussions entre les malades dans la sacrosainte salle d'attente, en passant par les échanges enflammés entre professionnels de santé à l'occasion de colloques, réunions ou autres rendez-vous, mais aussi par la quête désespérée du remplaçant idéal qui s'avère au final illuminé voire inquiétant… 
Plus profond qu'il n'y paraît mais toujours avec bienveillance, l'auteur met également en avant le difficile exercice de la médecine au quotidien, pointant du doigt l'influence que peuvent avoir les laboratoires pharmaceutiques, mais aussi la dérive de certains patients, rassuré de se voir prescrire une multitude de médicaments, guéri par l'effet placebo de la seule ordonnance.
Les personnages, bien construits et totalement burlesques, ne sont pas en reste et apportent beaucoup à l'intérêt de ce roman truculent. 
Le style de l'auteur, fluide et cocasse, la plume de l'auteur, pleine de douceur et d'aménité, rendent la lecture de ce roman d'autant plus agréable.

En bref, un roman plein d'humour qui propose une intéressante réflexion sur la médecine... Petit conseil en passant : "Une pomme par jour éloigne le médecin... Surtout si vous visez la tête".
Lien : http://deslivresetmoi7.blogs..
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- La dernière fois que je l'ai vu, le docteur Forget, il m'a dit: il y a déjà trois médicaments inutiles sur votre ordonnance. Je vous en rajoute un quatrième? Pardon? j'ai fait. Mais non, c'est pour rire, il m'a dit. C'est juste que si vous oubliez un médicament, c'est pas grave, vous allez pas mourir......
- Le docteur Mory aussi, il a souvent le mot pour rire. La dernière fois, je me retrouve en larmes dans son cabinet, il me dit: Ben alors, ma chérie, toute cette flotte gaspillée: Mets-toi au moins sur le balcon, que tes fleurs en profitent!
Commenter  J’apprécie          00
Mais avec eux (ses patients) , Forget avait appris. IL avait appris qu'on ne soigne pas quelqu'un contre lui-même. Le patient et le médecin devaient entrer en résonance, mettre en commun leur savoir, s'enrichir mutuellement de leurs compétences, face à la maladie ils devenaient cothérapeutes , cherchant l'exacte ligne où le souhaitable rejoignait le possible.
Commenter  J’apprécie          00
La médecine, c'est 10% de scientifique, 90% de merveilleux. 10% d'explications, 90% d'énigme.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : médecineVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Ecrivain et malade

Marcel Proust écrivit les derniers volumes de La Recherche dans une chambre obscurcie, tapissée de liège, au milieu des fumigations. Il souffrait

d'agoraphobie
de calculs dans le cosinus
d'asthme
de rhumatismes

10 questions
282 lecteurs ont répondu
Thèmes : maladie , écriture , santéCréer un quiz sur ce livre

{* *}